“Citadins de demain” est l’un des deux premiers tomes d’une double trilogie “la tour de garde”. Cette trilogie est écrite par Claire Duvivier et nous plonge dans une capitale portuaire secouée par la rébellion des colonies et d’une partie de la population. Cela serait-il causé par les expériences paranormales d’un des habitants de Dehaven ou par la découverte d’une étrange ville ?
L’histoire
Amalia Van Esqwill est la fille d’une famille riche et puissante de Dehaven. Son éducation a été bien différente de celle qu’elle aurait dû recevoir. Ses parents, progressistes, souhaitaient former les “citadins de demain” à l’aide de liberté et de sciences. Amalia, son voisin et ami Hirion, et leur camarade Yonas, sont devenus inséparables. Mais Hirion décide de se lancer dans des expériences “magiques” à l’aide d’un sortilège ancien. Ce qui ne sera pas sans conséquences.
Retour de lecture
C’est un collègue qui m’a conseillé cette double série et je l’en remercie. Il a acheté les deux premiers tomes pour la médiathèque mais c’est celui-ci qui m’a donné envie de commencer. “Citadins de demain” m’a happée dans son univers. A peine fini (et quelle fin !) j’ai envie de retrouver les personnages dans le second tome (qui n’est malheureusement pas encore sorti.) J’ai beaucoup aimé l’écriture (une utilisation du passé simple même dans les dialogues) et le rythme de cette histoire. Il s’y passe tellement de choses qu’il est impossible de vous donner un bon résumé. Tout en réussissant à proposer un roman plus “contemplatif” que “d’actions” (ce qui pourrait en gêner quelques uns.)
Quelques mots sur le projet
J’ai évoqué le projet de cette double trilogie au début de cet article. Je le développe très rapidement pour vous l’expliquer. La série principale s’appelle “la tour de garde” (nom d’un jeu que l’on découvre dans le roman, une sorte de jeu d’échec). Dans cet univers commun il y aurait deux cités millénaires : Dehaven au Nord et Gemina au Sud.
L’histoire de Dehaven est racontée dans la trilogie “La capitale du Nord” par Claire Duvivier. L’histoire de Gemina est racontée dans la trilogie “La capitale du Sud” par Guillaume Chamanadjian. Il semblerait que chaque auteur apporte son univers et son écriture à sa trilogie.
Les autres lecteurs ont beaucoup aimé le premier tome de la trilogie écrite par Guillaume Chamanadjian. Je pense finalement jouer le jeu et lire l’ensemble de cette série. Parce qu’il y a de bons retours, parce que j’ai peur de rater des informations importantes en n’en lisant que la moitié, et parce que j’aime beaucoup ce projet.
Les “citadins de demain”
Il se passe beaucoup de choses dans “les citadins de demain” qu’il faut découvrir au fur et à mesure de la lecture. Sachez juste que Claire Duvivier prend l’ensemble du premier tome pour placer son histoire, ce qui peut donner l’impression que l’histoire se lance à la fin. Il faut accepter ce parti pris. Tout comme il faut accepter l’écriture littéraire et “froide” de l’autrice qui retransmet la personnalité de sa narratrice : Amalia. N’imaginez pas qu’Amalia est froide et antipathique. Ce n’est absolument pas le cas mais tout cela est justifié par son éducation et sa position sociale.
Nous suivons donc ce trio d’amis (les citadins de demain) qui fait tout ensemble. A travers eux nous découvrons une amitié fusionnelle, une société avec ses codes et ses faiblesses, et une étrange ville qui semble être une réplique en négatif – ou presque – de Dehaven. C’est l’aspect “mystère” de l’histoire car le reste met en avant une ville et sa politique (son fonctionnement, les dissensions etc.)
J’ai peur de trop vous en dire mais si vous cherchez un roman de fantasy ambitieux, bien écrit et prenant, lancez-vous. Car ces fameux “citadins de demain” nous donnent un aperçu d’une éducation progressiste ramenée à la réalité par un système (distinction de classes sociales, mariage arrangé etc.) L’imagination en moins car Amalia et Hirion ont dû grandir dans un esprit 100% cartésien, sans histoires et contes.
Le conseil de la bibliothécaire
Je conseillerai ” Citadins de demain” en priorité aux lecteurs de fantasy qui aiment quand l’auteur prend le temps de placer son histoire, ses personnages et le monde qu’il a imaginé. J’ai peur que ceux qui aiment la fantasy d’aventure soient déçus par leur lecture. Il m’a fait penser, par exemple, à ce qu’a pu proposer Susanna Clarke avec “Jonathan Strange & Mr. Norrell.”