“Girls bazaar” vous transporte en Inde auprès de Heera et de sa famille. Venez suivre les aventures de cette jeune femme qui fait tout pour échapper au destin des femmes de son quartier : devenir prostituée. Dans cette adaptation d’une enquête de l’autrice (journaliste) vous retrouverez du courage, un trafic sexuel révélé, du kung-fu et une histoire prenante qui parle de femmes et de ce qu’elles vivent.
Un grand merci aux éditions Slalom pour l’envoi de “girls bazaar” en service presse et avant sa sortie. J’ai sagement attendu. Vous pouvez le retrouver en librairie à partir du 4 avril 2024 (aujourd’hui !)
L’histoire
Heera est la seconde née d’une famille issue d’une caste pauvre en Inde. Ils vivent dans un quartier appelé “girls bazaar”. Là-bas, le seul avenir prévu pour les femmes est de devenir prostituée, et celui pour les hommes est d’exploiter le corps de leurs proches féminines. Heera avait une chance d’échapper à tout ça grâce à l’école mais… une bagarre avec un garçon qui la harcèle lui vaut d’être renvoyée. Elle fait alors la connaissance d’une femme qui lui apprend le kung-fu. Une manière de s’en sortir même si le combat sera difficile.
Retour de lecture
C’est une lecture coup de poing chargée en émotions. Pendant toute la lecture j’ai été inquiète pour Heera. Car découvrir le kung-fu et le pratiquer n’est pas la fin de ses galères. Les hommes autour d’elle espèrent encore l’entrainer dans leur trafic. Car c’est ainsi ! Qu’elle cherche à échapper aux règles est un affront que certains ne comprennent pas et que d’autres n’acceptent pas. Et derrière cette histoire, c’est tout un trafic qui est raconté. “Girls bazaar” est à la fois captivante et instructive.
Le girls bazaar
Nous découvrons la réalité de vie des habitants de ce quartier en Inde. L’Inde fonctionne avec un système de caste. La caste qui vit ici est pauvre. Anciennement saltimbanques on leur interdit d’avoir un commerce ou d’exercer leur art. Ils ont dû trouver un autre moyen de subsistance : exploiter le corps de leurs femmes. Toutes les jeunes filles pubères doivent épouser un arbre pour ensuite être vendues à des compagnies de danse qui sillonnent le pays. Ces compagnies prostituent les filles.
Nous faisons la connaissance de ces femmes à travers la famille de Heera. Une sororité forte les unit. La mère de la jeune fille souhaite un autre avenir pour sa fille. Tout comme sa tante, prostituée, qui aimerait que sa nièce ne vive pas ce qu’elle endure. L’école est le seul moyen de s’en sortir mais tout est fait pour que cette caste reste à sa place (surtout ses femmes). Alors qu’elle se défend d’un garçon qui la harcèle, elle est renvoyée.
Tout le quartier a son propre fonctionnement car ce trafic est très lucratif. “Girls bazaar” nous montre les coulisses de ce trafic qui s’étend jusqu’aux Etats-Unis, mais je vous laisse découvrir tout ça.
Et le kung fu dans tout ça ?
Suite à son renvoi, elle fait la rencontre d’une femme incroyable qui enseigne le kung fu à des jeunes filles. Avec l’aide des membres de sa famille, elle intègre la formation. Il s’avère qu’elle est douée dans ce sport. Pourtant, les choses ne sont pas gagnées pour autant. Et le combat va être difficile pour Heera et ses proches. C’est là que la tension du roman se situe (en plus de l’envie de la voir gagner ses matchs.)
A travers le kung fu c’est aussi l’apprentissage d’un moyen de défense que cette femme apprend aux jeunes filles. Grâce à cet art martial elles peuvent répliquer quand on les agresse. Et mine de rien, dans un monde qui les opprime par la force, c’est important.
Le tout explique aux jeunes femmes que leur corps leur appartient et que, normalement, c’est elles qui devraient décider quoi en faire.
Le conseil de la bibliothécaire
“Girls bazaar” est un roman à destination d’un public young adult. Ses thèmes sont forts (prostitution forcée, trafic d’être humain, crime organisé, condition des femmes…) mais il les aborde comme il faut pour que des adolescents puissent le lire. Je le conseillerai aux grands adolescents, dès 14 ans, pour mieux appréhender les enjeux. Une manière efficace de rendre accessible une véritable enquête au plus grand nombre. Pour aller plus loin, essayez “l’antre des louves”.
Retrouvez “Girls bazaar” et les autres romans des éditions Slalom sur leur site : Girls bazaar.
Je note tout de suite ce titre très fort, qui mélange la dure réalité et féminisme.
C’est tout à fait ça. A voir s’il peut être lu par tes grands du collège.