Télémaque

Télémaque

Les quatre tomes de “Télémaque” s’intéressent aux aventures du fils d’Ulysse parti sur les traces de son père. Entre réécriture du mythe, guerre et aventures.

Encore l’Odyssée ? Non, cette fois, nous partons à l’aventure avec Télémaque, le fils d’Ulysse.

L’histoire

Ulysse est parti depuis 10 ans pour la guerre de Troie. Son fils l’attend avec impatience. La guerre est finie, Ulysse peut revenir à tout instant… mais le temps passe et le roi d’Ithaque n’est toujours pas là. Télémaque décide de retrouver son père et de l’aider à rentrer.

En chemin, il croise Polycaste, fille du roi de Pylos, un allié d’Ithaque, et l’entraîne dans sa quête (en quelque sorte car ce serait plus l’inverse.) Ce que la famille de la jeune fille, vouée à épouser le fils d’Achille, prend comme un enlèvement.


Retour de lecture

J’ai vraiment beaucoup aimé les deux premiers tomes de “Télémaque”. Pour le premier j’ai noté qu’il s’agissait d’une aventure pétillante. Pour le tome 2, j’ai écrit qu’il était aussi bien que le premier et toujours aussi drôle. Pour le trois j’ai commencé à me demander où il voulait nous emmener. Au tome 4 je n’ai pas complètement accrochée à la tournure qu’a pris l’histoire et à la fin proposée. Pourtant cette série en quatre tomes reste très agréable à lire.

Les illustrations

J’ai beaucoup aimé le dessin. Les couleurs sont pastels, notamment les éléments mythologiques. La partie “historique” est plus sombre.

C’est drôle, agréable à lire, adapté aux enfants. Le vent qui les accompagne (Zéphyr) me fait penser à un visuel de Final Fantasy. Une bonne réadaptation du mythe d’Ulysse.

Zephyr
Création de Zéphyr par le dieu du vent Eole

Par contre, au sujet de l’illustrateur, je me suis étonnée du choix de représentation des corps féminins (principalement.) Une tendance entamée dans le tome 1 qui se confirme dans les suites : les corps sont sexualisés, sans que cela apporte vraiment quelque chose à l’histoire. Il m’a fait penser à “Lanfeust” dans les dessins des corps (notamment dans les tenues des femmes, toujours à moitié nues, avec de grosses poitrines etc.)

Beaucoup d’humour

Télémaque suit donc les traces de son père. Mais le jeune homme est un adolescent fougueux, impatient et quelque peu plus fort physiquement qu’intelligent. En plus, il ne croit pas aux dieux malgré les preuves de leur existence : ce qui créé de drôles de situation.

Les vannes fonctionnent très bien dans les deux premiers tomes. Il faut parfois connaître les monstres mythologiques pour comprendre certaines blagues. Mais je pense qu’il est aussi possible d’en rire sans cette connaissance. J’ai peut-être moins accroché avec l’idée des Lestrygons transformés en Trolls (la blague est dans le fait qu’ils représentent les trolls du net dans leurs réflexions.)

La construction intéressante des tomes

Chaque tome est construit de la même manière. Vous avez une couverture (regardez-la bien) puis une page de titre qui semble y répondre. Dans le tome 1, nous voyons Télémaque sauter sur la couverture, ce qui donne cette image une fois la BD ouverte. Dans d’autres tomes, des personnages viennent commenter le fait qu’ils n’apparaissent pas sur la couverture par exemple.

page de titre
(La page de titre) : “Pourquoi t’as sauté, andouille ?!” “Je trouvais que ça faisait plus dynamique sur la couverture

A la suite de quoi nous retrouvons une double page qui nous rappelle l’aspect “historique” de cette histoire : la guerre de Troie et les relations diplomatiques des pays du Péloponnèse.

rappel historique
Un rappel bienvenu des différents personnages concernés par la guerre de Troie et quel rôle ils ont joué.

Ce rappel est utile à l’histoire car, en plus des aventures de Télémaque qui recherche son père, nous assistons à une guerre qui gronde dans le Péloponnèse. Cette partie de l’histoire prend beaucoup trop de place à mon goût dans les deux derniers tomes… J’aurai préféré rester dans l’univers mythologique des deux premiers.

Le conseil de la bibliothécaire

La série “Télémaque” s’adresse aux enfants à partir de 8 ans environ et se tient en 4 tomes. Les enfants apprécient énormément les aventures du jeune Télémaque et de ses amis. Pour ma part, j’ai trouvé qu’elle commençait très bien et qu’elle est agréable à lire malgré une fin qui m’a quelque peu déçue. Les arcs des personnages ne sont pas aussi intéressants que je l’avais espéré. Seul “Personne” tire son épingle du jeu.


Télémaque de Kid Toussaint / Kenny Ruiz édité par Dupuis , 2018

2 Réponses à “Télémaque”

  1. C’est souvent le cas avec les séries, d’un autre côté nous voyons les choses différemment. Les enfants sont souvent un meilleur public que nous et ne voient pas tous les défauts que nous voyons. Si tous les tomes ont le même humour, si le héros est attachant, cette série de BD d’aventure, historique et mythologique à la fois leur plaira…par contre peut-être que certains décrocheront si les deux derniers tomes parlent trop d’histoire. J’en prends note pour mon petit-fils qui commence à s’intéresser à la mythologie.

    1. C’est vrai. J’aimerai beaucoup pouvoir coopérer avec un enfant pour faire les retours de lecture des livres jeunesse. Car nous n’avons pas du tout la même expérience, les mêmes envies etc.
      Disons que nous ne sommes plus dans les aventures mythologiques d’Ulysse mais dans la guerre qui se prépare entre les différents pays. Par contre, les monstres sont encore présents et l’aventure plaira aux enfants.

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