Kariba

Kariba

Kariba est une ville au Nord du Zimbabwe, un lac et un barrage. L’histoire se situe là-bas. Voyage dans une BD qui mélange la mythologie africaine et des faits historiques, en passant par un combat écologique.

L’histoire

L’histoire s’ouvre sur la découverte d’un lieu mythique dans lequel deux hommes trouvent un bébé. 11 ans plus tard, Siku habite les rives du fleuve Zambèze. Son père est parti travailler sur le barrage de Kariba. Depuis, elle est sans nouvelles.

Amadeo, le fils de l’ingénieure en chef de Kariba, est venu voir sa mère. Son avion fait une escale chez Siku pour un plein d’essence. C’est à ce moment qu’ils sont attaqués par des pirates. Ils recherchent Siku à cause de ses dons. Les deux enfants et l’accompagnateur d’Amadeo sont kidnappés… et les dons de Siku deviennent de plus en plus incontrôlables.

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(page 5)

Retour de lecture

Une histoire prenante et des illustrations magnifiques. J’ai beaucoup aimé le point de départ de cette histoire : le mythe du dieu du fleuve : Nyaminyami. Ainsi que l’impact de la construction d’un barrage sur les populations locales.

Une aventure fantastique

C’est avant tout une œuvre de fiction et une aventure sur base de mythologie. Le dieu est comme le fleuve, il est cyclique. Il lui arrive de mourir. C’est ce qu’on appelle le “Rumuko”. Il meurt et se réveille dans le corps d’un enfant. Le cycle peut alors reprendre.

Si jamais il ne peut pas respecter ce cycle, c’est la crue assurée dans la vallée. Un scénario que les Tonga aimeraient éviter. Car à cause de cette crue en devenir, plusieurs tribus doivent quitter leur terre. De leur côté, les colons aimeraient tuer le Dieu. Ce scénario leur permettrait de créer leur barrage et le rentabiliser.

Siku n’est pas une enfant comme les autres. Quand ses émotions sont trop fortes, elle se transforme et ses dons lui permettent de commander à l’eau.

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(page 23)

Affronter le danger

Siku est protégée par son père. Pour elle, il veut mettre fin au Rumuko et éviter de perdre sa fille. Pour ça, il coopère avec les hommes du barrage afin de tuer Nyaminyami. Il ne veut pas suivre les conseils du Médium Maalila qui essaie de le convaincre de laisser le cycle se terminer.

En tant que parent, il est confronté à un choix difficile et il pense bien faire. Quitte à se mettre lui-même et les tribus en danger.

En parallèle, il y a l’enlèvement de Siku et d’Amadeo par les pirates. Ces derniers ont leur propre intérêt dans toute cette affaire. Ils essaient de convaincre Siku de les aider. Quitte à mettre la jeune fille et son ami en danger.

Les différentes intrigues se mêlent pour une fin en apothéose.

La force des illustrations

Je ne connaissais pas le travail de Daniel Carke, l’illustrateur de “Karika” et coscénariste. J’ai beaucoup aimé son style. Il met de la nuance dans les couleurs et la lumière, ce qui renforce le côté “surnaturel” de l’histoire.

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(page 228)

A la fin de l’ouvrage vous trouverez un dossier bonus vraiment chouette. Les auteurs nous révèlent les secrets de création de leur BD. Daniel Clarke nous dévoile sa manière de travailler et les différentes étapes de création. Des premières esquisses, aux détails, puis la couleur et l’incrustation des textes.

Le mot de la fin aux auteurs

J’ai parlé d’écologie, de barrage… les auteurs évoquent, en début d’ouvrage, leur volonté à ce sujet. J’ai décidé de vous le partager.

“[…] Il ne s’agit pas de l’histoire des Tonga ou des autres tribus déracinées dont les foyers ont été détruits. Il ne s’agit pas non plus de relater les procès actuels qui opposent ceux qui continuent de vivre sur les rives du fleuve du barrage. Il s’agit encore moins d’une œuvre polémique contre le barrage en général. Il s’agit d’une œuvre de fiction, et nous n’avions pas l’intention d’aller contre l’Histoire […] mais de l’accompagner, comme ont peut interpréter un rêve au réveil […]”

“Kariba” (page 2)

Le conseil de la bibliothécaire

J’ai décidé de le ranger ici en adolescent car il peut plaire aux plus grands (par exemple, il peut très bien s’adresser aux 14 ans). Mais il peut aussi être lu dès 10 ans. La BD fait un peu plus de 200 pages, ce qui peut impressionner. L’histoire est accessible, tout comme les illustrations.


Kariba de Daniel Clarke / James Clarke édité par Glénat , 2020

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