« Quand vient la Horde, la mort n’est pas loin ». Voici la promesse de ce roman dans une Corée médiévale devenue colonie russe (une Corée inventée.) Vous serez embarqués, comme le personnage principal kidnappé malgré lui, dans le quotidien de la Horde, un groupe de mercenaires. Ce groupe est piloté par « la Putain blanche », une femme redoutable, méprisée par les bonnes gens, et transformée en croque-mitaine par les parents. Un roman sombre dans l’enfer des guerres médiévales.
Vous pouvez retrouver « quand vient la Horde » en librairie depuis le 7 avril 2022.
L’histoire
Ivan vit pauvrement près de la jeune femme qui deviendra son épouse. Il travaille dur dans les champs pour obtenir un peu d’argent et tard le soir sur ses livres pour entrer dans l’administration. Il espère améliorer sa vie et celle de sa fiancée. Mais tous ses rêves s’envolent lorsqu’il est kidnappé par des mercenaires (la Horde) pour servir de monnaie d’échange. Survivre devient alors une priorité. Il fait semblant de coopérer pour mieux s’enfuir… au risque de s’attacher ou de changer définitivement.
Retour de lecture
J’avais très envie de lire ce roman depuis sa sortie en 2022. Annoncé comme une dark fantasy dans un univers médiéval, je m’attendais à une histoire captivante et sombre. Au vu des retours c’est ce que nous offre Aurélie Luong dans ce premier roman. Pourtant je ne suis pas totalement convaincue, sans doute qu’il m’a manqué un peu de « fantasy » dans cette histoire (que j’ai d’ailleurs envie de mettre en uchronie : et si la Corée était devenue une colonie russe ?) ou de tension narrative…
Personnages de la Horde : Ivan et Yek
Les choses reposent finalement sur eux. Nous les voyons page après page se tourner autour, se confronter, s’affronter, parlementer, s’attacher, se venger etc. Les deux personnalités s’affrontent et s’attirent tout autant.
Ivan est un « paysan », un bâtard mi-coréen mi-russe, grand gaillard, intellectuel et peureux. Sa fiancée lui reproche de se laisser faire alors qu’il est costaud et pourrait se défendre. Mais il n’a pas sa force de caractère. Quand la Horde le kidnappe, il devient avant tout leur souffre-douleur. Il ne comprend pas leur haine à son égard. Mais ensuite, il intègre le groupe. Auprès des mercenaires il va changer, à la fois physiquement et mentalement.
Yek est mystérieuse de prime abord. Elle est surnommée la « Putain blanche » et sait se faire obéir de ses hommes. Nous découvrons son passé en même temps qu’Ivan. Au début nous savons qu’elle cherche à se venger et qu’Ivan fait partie de son plan. Nous apprenons à la connaître à travers les yeux du jeune homme. On pourrait la qualifier d’inaccessible et d’instable.
Pour les autres personnages de la Horde nous apprenons à les connaître entre moments violents (quand ils sont au combat) et moment de fraternité et de convivialité (entre eux.)
Une dark fantasy
Il est vendu comme une dark fantasy pour son côté sombre et son personnage principal fatigué et meurtri par ce qu’il subit. C’est effectivement la définition de la dark fantasy avec des enjeux politiques, un questionnement sur le bien et le mal et les côtés sombres de l’être humain. Nous pouvons le voir avec les deux personnages.
Ivan subit des épreuves et cela le modifie pour toujours. Je ne vais pas vous expliquer en quoi mais il n’aura pas un parcours de « héros » classique dont on ressort glorifié. Yek, quant à elle, est gangrenée par sa vengeance et ce qu’elle a subi il y a quelques années. Peut-on parler pour elle de folie meurtrière ? La Horde est à son image finalement avec cette devise « quand vient la Horde, la mort n’est jamais loin ».
Nos deux personnages sont finalement victimes de syndrome post-traumatique. Le roman nous montre ces personnages, comment ils réagissent et décident d’agir face à ce qu’ils vivent. Mais à aucun moment le lecteur aura de la magie ou du « merveilleux » dans cette histoire (dans le sens fantasy.)
Le conseil de la bibliothécaire
Scrineo est un éditeur young adult mais il fait aussi de l’adulte et je mets « quand vient la horde » dans cette catégorie. La lectrice de fantasy en moi ne s’y est pas retrouvée. Peut-être qu’un lecteur qui n’a pas l’habitude de lire de la fantasy pourrait s’y retrouver s’il aime les ambiances médiévales (même si je n’ai pas trop senti le côté « médiéval » de cette histoire) ou les histoires de vengeance. Bref, vous aimez le sombre, cette histoire est peut-être pour vous. Je peux vous conseiller cet autre dark fantasy historique sublime : Le bâtard de Kosigan.