La curiosité est-elle un vilain défaut ? Pas pour Béatrice Hyde-Clare que la découverte d’un cadavre pousse à en chercher le responsable. Un cosy mystery aux allures d’un Downtown Abbey, ou un roman entre Jane Austen et La Chronique des Bridgerton. Attention toutefois à respecter les convenances.
Un grand merci aux éditions Les Escales pour l’envoi de ce roman avant sa sortie. Vous pouvez le retrouver en librairie depuis le 5 mai 2022.
L’histoire
Béatrice Hyde-Clare est une vieille fille qui vit de la générosité de son oncle et de sa tante. A 26 ans, orpheline depuis de longues années, elle n’est pas mariée. C’est pourquoi elle a accepté d’accompagner sa tante et ses deux cousins à la partie de campagne des Skeffington. La pluie incessante et le duc de Kesgrave – un pédant insupportable – auraient pu être ses seuls ennuis si elle n’était pas tombée, au milieu de la nuit, sur le cadavre de Monsieur Otley. C’est alors que son insolente curiosité entre en jeu.
Retour de lecture
J’ai mis un coup de cœur, ce qui en dit long sur mon retour de lecture. J’ai vraiment passé un très bon moment avec ce roman. Monsieur Otley a été tué dans la bibliothèque avec le chandelier, mais qui est l’assassin ? J’ai adoré le personnage principal et j’ai été entraînée très facilement dans l’enquête et dans l’histoire. L’écriture de l’autrice est fluide et très agréable à lire (bravo à Emmanuelle Aronson la traductrice). J’ai très envie de découvrir le tome 2 et Béatrice Hyde-Clare dont je suis déjà fane.
Un cluedo au temps de la Régence Anglaise
Premier point fort de cette “insolente curiosité”. Je n’ai pas l’habitude de lire des cosy mystery, je ne peux donc pas comparer avec d’autres livres du même genre. Mais c’est une très belle découverte. Car l’enquête est certes le fil conducteur, mais l’important de l’intrigue est placé sur les personnages et leurs interactions. Et les relations sont soumises aux codes de la société et des convenances de l’époque.
Seule la curiosité de Béatrice et sa coopération avec le duc permettront de rendre justice à Monsieur Otley. L’idée de résoudre le meurtre dans la bibliothèque avec le chandelier tout en respectant l’heure du thé et les promenades organisées m’a beaucoup séduite. En plus, le tout est bien mené.
Un personnage principal fascinant
C’est l’autre point fort de cette “insolente curiosité” et sans doute celui qui m’a le plus convaincu dans cette histoire. Béatrice n’est plus personne dans cette société car elle a eu le malheur de ne pas trouver un époux. Etant orpheline depuis le décès de ses parents à 5 ans, elle vit sous le toit de son oncle. Elle sait qu’elle leur doit tout son confort et qu’elle finira sa vie comme femme de compagnie. Elle doit donc agréer à tout ce que dira sa tante durant le séjour.
Jugée “terne” dès ses premiers pas dans le monde, Béatrice se trouve quelconque et inintéressante. Elle sait où est sa place et ce n’est pas évident pour elle de la dépasser. Mais lors de cette partie de campagne, elle va se découvrir. Au début du livre elle rêve de jeter de la nourriture au visage du duc. Au bout d’un moment elle ose le défier devant des témoins. Elle prend confiance et s’affirme. J’ai hâte de la retrouver dans le prochain tome.
N’oublions pas que l’insolente curiosité, c’est Béatrice qui la pratique. Petit à petit le récit et le comportement du personnage deviennent un brin insolents. Le ton qui en découle m’a beaucoup plu.
Le conseil de la bibliothécaire
Avec l’été qui approche, “une insolente curiosité” pourra vous accompagner pendant les vacances. Il pourrait être conseillé aux amateurs de polar à l’ancienne même s’il n’en respecte pas forcément les codes. Ou à ceux qui apprécient les cosy mystery et les romans de cette période. Et si vous aimez cette ambiance sans le crime, n’hésitez pas à découvrir : Réputation (un tout autre style, toutefois, que “une insolente curiosité”.)
Retrouvez le livre sur le site des éditions Les Escales : Une insolente curiosité.