Vous êtes prévenus d’avance : tout le monde dans ce train est suspect. Qui est la victime et qui a tué ? Qui mieux qu’un auteur de polar pour résoudre le crime ? Dans ce nouveau roman, Benjamin Stevenson, joue avec les codes du whodunit et rend hommage à Agatha Christie (impossible de ne pas penser au « crime de l’Orient Express » avec cette histoire de suspects dans un train.)
Merci aux éditions Sonatine pour l’envoi de ce service presse numérique avant sa sortie. Vous pouvez le retrouver en librairie dès le 6 juin 24. Il fait suite à « tous les membres de ma famille ont déjà tué quelqu’un » mais a été pensé pour être lu seul si vous n’avez pas lu le précédent.
L’histoire
Le pitch pourrait être celui d’une blague à la manière de « trois hommes dans un bar » : « sept écrivains montent dans un train. A la fin du trajet, cinq en ressortiront vivants. Et l’un d’eux sera menotté. » Ernest Cunningham a écrit dans un roman ses péripéties précédentes. Il est alors invité pour participer à un festival sur le roman policier dans un train mythique australien. Avec lui, d’autres romanciers, chacun spécialisé dans un domaine. Deux n’arriveront pas à la fin du trajet. Qui sont ces deux victimes et qui les a tuées ? Tout le monde dans ce train devient suspect !
Retour de lecture
J’avais tellement entendu de bien de son précédent roman “tous les membres de ma famille ont déjà tué quelqu’un” que j’avais envie d’essayer ce nouveau roman (sans savoir à ce moment qu’il s’agissait de la suite. Je n’avais pas fait attention au nom du personnage principal.) J’avoue avoir eu un peu de mal à entrer dans l’histoire sans doute dû au fait que je ne lis pas beaucoup de whodunit. J’imagine que les amateurs de ce genre s’amuseront follement avec l’auteur et ce qu’il en fait. Puis arrive le premier mort, l’enquête et le jeu avec le lecteur prend toute son ampleur (j’ai adoré cette construction.) Une excellente fin mais bouche cousue ! Et beaucoup d’humour, très agréable.
Tout le monde dans ce train est suspect : qui l’a fait ?
“Tout le monde dans ce train est suspect” est un whodunit avec ce premier mort et l’enquête pour savoir qui a tué. Le héros mène l’enquête en faisant des déductions. Les choses vont plus loin car dès le début il s’adresse au lecteur pour lui expliquer quels sont les codes, lui dire qu’il va les utiliser et être le plus transparent possible (ex : il annonce qu’on en est à un pourcentage du livre où les suspects et les victimes sont déjà citées ; mais aussi qu’il ne va pas tromper son public avec un fantôme ou cacher volontairement des informations.)
C’est une forme de jeu avec le lecteur qui peut s’amuser à voir les indices. Tout n’est pas un jeu mais l’auteur semble beaucoup s’amuser : avec les codes du genre, avec son lecteur, avec ses personnages et son intrigue. Le personnage principal est le narrateur (nous savons donc que ce n’est pas lui qui meurt, car il raconte après coup.) Et il a à la fois beaucoup d’autodérision et un regard critique des autres. J’ai bien aimé cet humour (petite pensée pour les membres du personnel dans ce train obligés de voir les auteurs se prendre pour des enquêteurs et mettre leur nez partout.)
Le monde de l’édition
Dans ce train se déroule un festival de littérature policière. Le monde de l’édition est donc présent à travers les auteurs, les éditeurs et les agents littéraires qui participent à l’événement. Entre des auteurs stars à qui tout semble permis (parce que leur nom fait vendre), à ceux qui n’arrivent pas à avancer dans leur prochain roman (le fameux syndrome de la page blanche), à la concurrence et aux relations parfois tendues avec son éditeur.
La manière dont il met en scène ses auteurs dans ce train et leur impression d’être des experts en criminologie m’a bien fait rire. Je voulais appuyer sur ce fait car j’ai adoré !
Mais nous voyons aussi le côté commercial et financier des relations et des interactions, les tractations, les séductions, les contrats, les secrets… En bref, ce voyage dans ce train mythique australien ne sera pas sans repos avec tout ce monde (et pas seulement parce qu’il y a eu un mort.)
Le conseil de la bibliothécaire
Je conseillerai volontiers “tout le monde dans ce train est suspect” aux amateurs de whodunit qui aiment bien quand on joue avec leur genre de prédilection. Je le remets ici mais je préfère prévenir que vous n’êtes pas obligés d’avoir lu le premier tome pour comprendre. Il y fait certes de nombreuses références sans jamais révéler la fin du premier ou donner l’impression qu’il manque des éléments. Je peux aussi vous conseiller “la vie n’est pas un roman de Suzanne Cooper” de Stéphane Carlier (pour le jeu avec les codes et l’humour.)
Retrouvez “tout le monde dans ce train est suspect” et les autres romans des éditions Sonatine sur leur site : tout le monde dans ce train est suspect.