“Mirror Bay” est un roman qui déstabilise les lecteurs. Car avec Catriona Ward il ne faut pas se fier aux apparences. Après le succès fou de “la dernière maison avant les bois” (mon coup de cœur ultime de l’année 2023), voici son nouveau roman qui joue avec les codes, perd son lecteur, et offre un ovni littéraire. Êtes-vous prêts pour cette expérience ?
Vous pouvez retrouver “Mirror Bay” en librairie depuis le 7 mars 2024. Les lecteurs de la médiathèque peuvent le lire depuis début août (avantage d’être bibliothécaire, j’ai pu le lire avant sa mise en rayon ^^.)
L’histoire
Comment faire un bon résumé de “Mirror Bay” ? Essayons. Au début c’est l’histoire d’une rencontre à Whistler Bay à l’été 1989. Les parents de Wilder viennent d’hériter d’un cottage au bord de mer. Lors de cet été, Wilder fait la connaissance de Harper (dont il tombe tout de suite amoureux) et de Nat (qui passe vite de concurrent à ami.) Leur trio devient inséparable jusqu’à un événement qui changera tout. Mais l’endroit est aussi tourmenté par la légende d’une femme noyée et par un étrange personnage qui prend des photos d’enfants pendant leur sommeil. Une psychose s’installe. Puis Wilder part à la faculté et nous raconte une autre histoire.
Retour de lecture
J’aime sa façon de jouer avec nous, de nous perdre et de proposer quelque chose de toujours très original (ce qui ne plaira pas à tous les lecteurs car être perdu dans un récit n’est pas toujours agréable à vivre.) Encore une fois c’est grandiose. “La dernière maison avant les bois”, son précédent, restera mon coup de cœur ultime car il m’a hanté de longs mois après la lecture. Ce n’est donc pas un coup de cœur pour “Mirror Bay” mais ça reste très agréable de lire ce genre de roman qui prend des risques et propose une narration différente de celle à laquelle nous pouvons être habitués.
Bienvenue à Mirror Bay… à Whistler Bay
Toute la première partie du roman nous plonge dans cette petite ville du Maine avec ses particularités. Et pas des moindres ! Nous découvrons qu’ici le vent qui souffle dans les rochers donne l’impression que des créatures sifflent (d’où le nom de Whistler Bay.) Alors que des rumeurs circulent sur la noyade d’une femme dont on a jamais retrouvé le corps. Hante-t-elle encore les côtes ? Et qu’un personnage mystère rentre la nuit chez les gens pour prendre leurs enfants en photos.
Wilder, mal dans sa peau, découvre lors de cet été toutes ces singularités. Et Catriona Ward prend le temps de nous raconter cette histoire et cette première expérience. Cette partie peut paraître longue mais rassurez-vous elle est important pour la suite de l’histoire. Puis arrive l’été où les choses vont changer. Et nous arrivons à la deuxième partie de “Mirror Bay” quand Wilder entre à la fac. Là-bas il fera une autre rencontre qui aura de lourdes conséquences.
Et la troisième partie nous perd avec délices. Car tout est important et tout s’entremêle. Les romans de Catriona Ward semblent être des expériences de lecture qui ne se racontent pas mais se vivent. Si je vous en dis plus, je vous retirerai toute la tension narrative et le charme du roman. A votre tour de rentrer dans ce labyrinthe.
Le conseil de la bibliothécaire
“Mirror Bay” est un ovni littéraire qu’il est difficile de classer. Je le mets en thriller car il reprend la tension des thrillers psychologiques. Mais il est plus complexe que cela en s’amusant avec les différents récits imbriqués. Avis donc à ceux qui sont curieux de le découvrir. Et si vous aimez être surpris par un auteur, essayez “la dernière maison avant les bois“.
C’est une première, mais j’avais envie de vous partager un super retour sur Babelio : Mirror Bay.