Loch Down Abbey

L’histoire

1930. Ecosse. La famille Inverkillen se retrouve comme toujours dans leur domaine de Loch Down Abbey. Mais les choses se compliquent lorsque la nourrice décède (bah oui, il faut s’occuper des enfants maintenant et ce sont des terreurs !). Pire, une maladie prend de l’ampleur et confine la famille au manoir alors que les domestiques tombent comme des mouches. Encore pire ! Le comte Inverkillen décède dans d’étranges circonstances. Et cette mort va mettre toute la famille dans une horrible situation. La famille arrivera-t-elle à dépasser ses dissensions ?

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Retour de lecture

Comme d’autres lecteurs – au regard du résumé éditeur – je m’attendais à un cosy mystery avec une gouvernante qui enquête dans l’ombre ; voire peut-être à un whodunit en huis-clos dans ce manoir écossais avec des non-dits, des secrets, de la tension, du danger etc. Pas vraiment. C’est avant tout une galerie de personnages qui nous sont présentés. La mort suspecte du comte est surtout un élément déclencheur, une sorte de coup de pied dans cette fourmilière d’aristocrates insupportables. J’ai mis du temps à entrer dedans, mais une fois fait et le parti pris accepté, j’ai bien aimé. Ils sont insupportables mais ils m’ont fait rire.

La famille Inverkillen de Loch Down Abbey

Le manoir et ses terres appartiennent à la famille du comte Inverkillen depuis six siècles. Mais l’époque change et l’aristocratie a des difficultés à s’adapter. Ils veulent maintenir leur mode de vie et leurs règles. C’est un élément qui était très bien représenté dans la célèbre série “Downton Abbey”. Nous pouvions y voir, à travers les aventures d’une famille et de leurs domestiques, en parallèle, cette obligation de s’adapter, les difficultés financières, l’impact de l’histoire avec la guerre etc.

Avec “Loch Down Abbey” nous avons un peu le même profil avec la famille d’un côté et les domestiques de l’autre. Le huis-clos permet de développer les personnages et leurs interactions. Et elle ne sont pas simples car les membres de la famille ne s’entendent pas du tout. Ce qui donne à l’ensemble un côté léger. J’avais l’impression de voir des enfants capricieux. Le ridicule de la situation m’a déclenché plusieurs sourires mais peut sans doute agacer certains lecteurs qui trouveraient les personnages trop antipathiques.

C’est vrai que cette famille est très antipathique (en dehors de quelques membres). Les traits, notamment ceux de l’égoïsme et de l’égocentrisme, sont très marqués. Certains membres ont des réflexions qui donnent envie de les claquer. Pour moi, ça fait partie du charme de “Loch Down Abbey”.

Une enquête ?

Finalement dans tout ça il y a bien une enquête menée par la gouvernante de Loch Down Abbey et elle tourne bien autour de la mort suspecte du comte. Toutefois, elle arrive tardivement dans le roman et sert avant tout – non pas à résoudre la mort en elle-même – mais à révéler les secrets de la famille.

Et les secrets sont nombreux entre qui est réellement amoureux de qui, qui entretient des relations adultérines (et dans un monde de mariage arrangé, il y en a !), qui cache quoi aux autres, comment les enfants arrivent-ils à échapper à toute vigilance etc. Comme mis en retour de lecture, le décès suspect du comte est avant tout un coup de pied dans la fourmilière car sans ça certains secrets ne pouvaient pas émerger (rien ne vaut une tension, une perte de confort et du stress pour que les gens craquent et lâchent des informations ou fassent des erreurs.)