Partons à Fenley en Angleterre pendant la seconde guerre mondiale. Quatre femmes vont participer à un concours de cuisine alors que l’époque est à la restriction alimentaire. Vous retrouverez dans ce roman de la cuisine, de la débrouillardise, des hommes absents, de la compétition, de l’amour et de la sororité. Un roman léger qui pourra convenir aux lecteurs et lectrices de cet été.
Vous pouvez retrouver “les recettes des dames de Fenley” en librairie depuis le 2 mars 2022 (enfin une de mes lectures de la médiathèque !)
L’histoire
Nous sommes donc à Fenley, Angleterre, en 1942. Le pays est en guerre et subi des bombardements et des restrictions alimentaires strictes (car impossible d’importer des denrées.) Sur les ondes vous pouvez suivre une émission culinaire de la BBC présentée par un célèbre présentateur. En ces temps troublés la BBC organise à Fenley un concours pour trouver une co-présentatrice à cette émission. Quatre femmes de Fenley participent. Les enjeux sont grands pour chacune d’elle mais… qui sera la gagnante ?
Retour de lecture
J’avais envie de lire “la chorale des dames de Chilbury” de cette autrice mais nous ne l’avions pas à la médiathèque. Je découvre donc sa plume avec “les recettes des dames de Fenley”. C’est une lecture légère et agréable qui développe le parcours de quatre femmes aux personnalités et aux enjeux différents. J’ai été contente pour ma part qu’on s’intéresse plus aux personnages qu’au concours de cuisine. Le tout nous offre une lecture sympathique et agréable.
Les quatre participantes de Fenley
Laissez-moi vous présenter en quelques mots les quatre personnages principaux du roman, les fameuses “Dames de Fenley”.
Commençons par Audrey Landon. Audrey a perdu son mari à la guerre et le deuil est toujours très dur pour elle car ils étaient très amoureux et très heureux ensemble. Elle élève seule leurs quatre fils. Ils sont adorables mais ce n’est pas une sinécure. Surtout qu’elle a du mal à maintenir la maison en état (elle se délabre) et à tout payer. La maison est hypothéquée. Et pour joindre les deux bouts, Audrey a créé une entreprise de tartes, quiches et autres.
Ses journées sont chargées entre faire les repas malgré les restrictions, s’occuper de son intérieur, s’occuper du jardin potager et élever aussi bien que possible ses quatre garçons dynamiques. Elle ne sait pas si elle pourra assumer de participer au concours mais il est capital pour elle car il lui permettrait de rembourser ses dettes.
Continuons avec Lady Gwendoline Strickland, la soeur d’Audrey. Les deux soeurs ne s’entendent pas car Gwendoline en veut à Audrey pour son enfance catastrophique. Audrey était la chouchou de leur mère et Gwendoline toujours le vilain petit canard. Elle a donc fait un mariage de raison avec un riche industriel, lord Strickland. Mais son mari est toxique et violent.
Gagner le concours permettrait à Gwendoline de s’affirmer et prouver aux autres ce qu’elle vaut. Petit à petit, gagner le concours devient un enjeu plus grand car son mari attend d’elle qu’elle le gagne. Et malheur à elle si ce n’est pas le cas…
Passons à Nell, une jeune femme timide et aide-cuisinière au service des Strickland. Nell est douée en cuisine mais elle manque cruellement de confiance en elle, lié à son enfance orpheline. Elle est formée par la meilleure cuisinière qui soit (Mrs Quince) et qui a, pour elle, la figure d’une mère.
Si Nell réussit le concours elle pourra montrer son talent et quitter sa condition de domestique. Mrs Quince espère que cette réussite pourra l’aider à s’affirmer.
Et terminons avec Zelda Dupont. Elle est cheffe cuisinière depuis peu dans l’entreprise de pâtés en conserve de lord Strickland depuis la destruction du restaurant dans lequel elle travaillait. Elle est douée et elle le sait. Mais en tant que femme son talent n’est pas reconnu, même quand elle est meilleure que les chefs cuisiniers homme.
Zelda déteste être là à ce poste, coincée à Fenley, mais elle n’a pas eu le choix et doit participer à l’effort de guerre. En plus, elle est enceinte d’un goujat ! Zelda est ambitieuse. Elle attend sagement que l’enfant naisse pour ensuite le faire adopter et retourner à Londres pour retrouver un poste en restaurant et monter les échelons. Le concours lui permettrait de faire valoir ses talents et prouver à tous qu’elle est capable !
Un concours et des femmes
Ces deux termes résument bien “les recettes des dames de Fenley”. Le concours de cuisine est le prétexte pour parler de ces femmes, de leurs parcours et des difficultés qu’elles rencontrent en cette année 1942.
Le principe du concours est simple : elles devront cuisiner une entrée, un plat, un dessert et auront un mois pour préparer chacun de ces plats. Le présentateur de l’émission les goûtera et donnera des points aux candidates. Celle qui aura le plus de point gagnera le concours. La contrainte ? Elles devront proposer des plats qu’une ménagère en temps de guerre peut reproduire. Le plat gagnant sera le plus gourmand et celui qui respecte le mieux cette consigne (avec les restrictions alimentaires en cours.)
Chaque participante souhaite gagner par rapport aux enjeux que je vous ai présentés. Mais finalement, une forme de sororité va s’imposer. Je vous laisse découvrir comment.
Le conseil de la bibliothécaire
Je conseillerai bien “les recettes des dames de Fenley” aux lecteurs ou lectrices qui cherchent une histoire légère à lire (ils sont nombreux à nous faire cette demande.) Même si l’histoire se déroule en Angleterre, il a un petit côté “terroir” qui pourra plaire à ce public. Je peux aussi vous conseiller “les demoiselles d’Oxford Street” (à lire aussi cet été.)