Tout le monde ne survit pas à la longue nuit. Et si vous échouez, vous n’êtes plus personne. Une initiation qui n’est qu’un début. Plongez dans cette histoire où les personnages sont des hommes-animaux.
Un grand merci aux éditions Didier jeunesse pour leur confiance et l’accès à ce roman un peu avant sa sortie. Je ne fais un retour que maintenant mais vous pouvez le retrouver en librairie depuis le 6 avril 2022.
L’histoire
Mira est une femme-antilope et fille d’un ministre. Une situation confortable qu’elle pourrait perdre en une seule nuit : la secrète, mystérieuse et effrayante “longue nuit”. Une traversée de la forêt interdite en dehors de cet événement qui annonce le passage à l’âge adulte. Il faut ramener une fleur de lune à tout prix (en plus de revenir vivant.) Ceux qui échouent deviendront des Lowers (esclaves) à vie.
Mira devient la première femme enquêtrice du roi. Ce n’est pas facile de se faire une place dans ce monde gouverné par les hommes. Affectée à un petit village du Nord, elle souhaite enquêter sur la disparition d’un enfant. Cette enquête la mènera beaucoup plus loin que prévu.
Retour de lecture
J’avais très envie de me plonger dans “la longue nuit” car j’avais beaucoup aimé les précédents romans de l’auteur (la trilogie des mondes de l’Alliance, Les secrets de Tharanis, RC 2227…), que le titre et le résumé de l’éditeur me laissaient entrevoir un roman effrayant, un brin horrifique, un brin thriller (peut-être ?) avec cette magnifique couverture tout en tension. Finalement ce roman n’a rien d’horrifique (certains d’entre vous seront rassurés) et ne m’a pas tant emballée que ça. C’est très bien écrit – comme toujours avec David Moitet – et l’histoire est originale avec d’excellentes idées mais je n’ai pas accroché.
Un monde original
C’est l’une des excellentes idées de “la longue nuit”. Les personnages sont des êtres que vous ne verrez pas dans la réalité, entre l’homme et l’animal. Et dans ce monde il y a eu une guerre qui a opposé les carnivores et les herbivores. Une guerre sanglante qui a terminé par leur séparation et un traité de paix. Chacun vit chez lui, séparé de l’autre par un mur. Les seules relations qui ont lieu sont les relations diplomatiques en souvenir de cette guerre.
Mira, comme les autres, ne sait pas comment vivent les carnivores. Elle n’a aucun contact avec eux. Mais sont-ils impliqués dans les disparitions qui ont lieu dans la forêt lors de la longue nuit ?
Une enquête difficile
Mira doit faire ses preuves en tant que première femme enquêtrice du roi. Elle doit prouver qu’elle n’a pas obtenu ses fonctions grâce aux relations de son père. Surtout que pour les autres – en plus d’être “la fille de” – elle n’est qu’une femelle et les femelles n’atteignent pas ces fonctions. Elle est quand même déçue par l’accueil qui lui est fait.
Elle croise alors une jeune fille en colère. Son frère a disparu et tout le monde s’en moque, personne ne le recherche. Pourquoi ? Parce que c’est juste l’enfant de Lowers. Pour Mira cela ne suffit pas pour fermer les yeux devant cette disparition. Elle décide de se lancer dans l’enquête. On lui affecte un collègue au hasard, un homme rongé par l’alcool.
En plus de ces difficultés se rajoutent le silence des Lowers et la puissance de l’Eglise qui cherche à cacher de nombreux secrets. Mira se fera de terribles ennemis et connaîtra des aventures pour lesquelles elle frôlera plusieurs fois la mort. Et si la longue nuit n’était pas ce qu’elle avait toujours cru ?
Le conseil de la bibliothécaire
Un roman annoncé à partir de 12 ans. Je le range en fantasy mais il pourra plaire à un public qui ne lit pas forcément de fantasy. Car “la longue nuit” s’intéresse surtout aux personnages, à l’enquête, à la vie politique de ce monde et aux éléments qui peuvent entraîner une révolte de la population. Le sujet et l’utilisation d’animaux (même si c’est plus compliqué que ça ici) pour en parler me fait penser à “Sangliers” de Pascal Ruter.
Retrouvez le livre sur le site des éditions Didier jeunesse : La longue nuit.
Voilà un auteur de littérature ado que je n’ai pas encore lu. Il faut dire qu’en ce moment je prends un peu de recul et en lis moins qu’avant. Mais je le note pour changer un peu !
Maintenant que tu ne travailles plus auprès des ados et que la nécessité de lire pour le travail n’est plus aussi forte, c’est normal que tu en lises moins (et tes petits enfants sont encore un peu jeunes non ?)
Je n’ai pas lu beaucoup de roman SF pour les enfants (un genre très peu développé pour ce public.) Mais de tous ceux que j’ai lu, c’est lui qui m’a le plus convaincue. Je le retiendrai pour ça ^^.