Les nuits de la peur bleue 3

Si vous n’avez pas lu les premiers tomes, ne lisez pas l’avis qui va suivre car vous pourriez avoir certaines révélations. Vous pouvez retrouver les tomes précédents en suivant ces liens : le bureau des affaires occultes 1 – Le fantôme du Vicaire 2.

Dans le tome précédent : le fantôme du Vicaire

Valentin était à la poursuite du Vicaire, un pédophile qui l’avait séquestré et violé quand il était enfant. Le criminel jouait avec lui en lui laissant des indices comme les miettes du Petit Poucet pour le retrouver. Une chasse qui occupait tout l’esprit de Valentin, moins présent sur la nouvelle affaire du bureau des affaires occultes qui s’intéressait au spiritisme. Une jeune femme voulait aider son mari qu’elle pensait victime d’un charlatan. Ce dernier arrivait à lui faire croire qu’il pouvait communiquer avec sa fille décédée.

Une enquête difficile qui avait mené le coéquipier de Valentin à la mort. La traque du Vicaire avait fait perdre un doigt à Aglaé mais s’était soldée sur la mort du monstre. Qui était-il ? Valentin l’ignore toujours.

Dans ce tome : les nuits de la peur bleue

Valentin est de nouveau sollicité pour une nouvelle enquête alors que le choléra (la peur bleue) sévit à Paris. Vidocq est redevenu chez de la sûreté et il a besoin du bureau des affaires occultes pour découvrir un horrible meurtrier. Ce dernier tue des victimes atteintes de la peur bleue et leur prélève un organe. Or, cette peur bleue soulève déjà des tensions alors que la situation politique du pays n’est pas encore stable (avec l’arrivée de Louis-Philippe au pouvoir, la révolution de juillet etc.) Valentin doit retrouver cet assassin et seule la science pourra l’aider. Heureusement, il peut compter sur ses nouveaux acolytes et la belle Aglaé, rattrapée par son passé.

Retour de lecture

Je suis contente d’avoir lu ce troisième tome et que l’enquête revienne sur le devant de la scène (au contraire du second opus). Elle est rendue haletante par toutes les pistes que doit suivre Valentin. J’ai aussi beaucoup aimé qu’on s’intéresse aussi au personnage d’Aglaé en découvrant son passé.

La peur bleue a vraiment eu lieu

Eric Fouassier a continué à se documenter pour écrire “les nuits de la peur bleue”. Il précise dans son épilogue qu’il expose de véritables faits historiques. Notamment dans les méthodes de traitement du choléra et la prévention indiquée. Le monde scientifique n’était pas d’accord. Un événement qui fait échos à l’épidemie de covid que nous avons vécu. Je laisse l’auteur expliquer :

“En définitive le choléra de 1832 offre bien des similitudes avec ce que nous avons vécu ces dernières années : fake news, tentation du confinement, fuite en province de tous ceux qui le pouvaient, recherche de boucs émissaires, méconnaissance de la maladie, théories délirantes, recommandations inopérantes, contradictoires ou répondant à des motivations davantage politiques que sanitaires, impuissance des médecins, prises de position erronées des experts… L’adage ne dit-il pas que l’Histoire est un éternel recommencement ?”

(page 367)

Dès qu’il a pris des libertés avec l’histoire, il nous le signale.

L’évolution des personnages

L’enquête en elle-même est prenante avec les différentes pistes que vont suivre Valentin et ses coéquipiers. Mais j’ai aussi adoré les personnages et leur évolution. Je ne vais pas m’attarder sur ce point pour ne rien vous révéler, mais j’avais envie de glisser quelques mots à ce sujet.

Valentin a tué le Vicaire dans le tome précédent. Un événement marquant qu’Aglaé espère curateur pour l’homme qu’elle aime. Il est emprisonné par son passé et ne peut vivre son amour avec la jeune femme. Mais l’ombre du Vicaire est toujours là au-delà de la tombe. Car un mystère demeure : qui était-il ? Et pourquoi s’en est-il pris à Valentin ? Qui était celui qui lui a demandé de le capturer lui et personne d’autre que lui ?

C’est l’occasion aussi de nous plonger dans le passé d’Aglaé. J’ai aimé qu’on développe un peu plus son arc narratif. Hâte de tous les retrouver dans un quatrième tome.