Evan et son chien faisaient tout à deux. Ensemble, ils prenaient soin de leur jardin… jusqu’au jour où la mort les sépare.
Un album pour parler de la disparition d’un être cher.
L’histoire
Evan et son chien faisaient tout à deux. Ils partageaient tous les instants de leur vie : les jeux, l’aventure, le goûter… Surtout leur amour du jardinage. Leur jardin était magnifique. Mais un jour, l’impensable se produit et Evan se retrouve seul. Il enterre son chien et plus rien ne peut être comme avant. Il détruit tout et laisse son jardin refléter la noirceur de ses pensées, sa tristesse et son deuil. Mais, au milieu des mauvaises herbes, commence à pousser une citrouille…
Retour de lecture
J’avais envie de partager cet album pour sa thématique et la beauté de ses illustrations. Mais aussi parce qu’il fait échos au deuil que je vis actuellement. Je l’ai relu dans ce cadre et il m’a beaucoup touchée. Peut-être qu’il saura toucher les enfants qui vivent la disparition d’un être cher, entre tristesse, colère et acceptation.
Une amitié fusionnelle
Au début de l’album les images sont colorées. Nous ressentons la joie des deux personnages que rien ne sépare. Parce qu’Evan et son chien font vraiment tout ensemble.
Cette situation est décrite sur environ sept pages. Nous voyons tout ce qu’ils partageaient ensemble, de leurs jeux, leurs goûters, le goût de la musique ou de l’aventure, et ce, peu importe la saison. Ils ne se séparaient jamais.
D’ailleurs, leur jardin était magnifique. Parce qu’ils le faisaient ensemble, avec amour.
Quand la mort sépare deux êtres inséparables
Et puis nous tombons sur une double page blanche avec l’image que je vous mets en dessous et un simple texte (en légende de l’image.)
Le décalage dans les aplats de couleur est saisissant. Le focus est mis sur Evan et son chien. Je ne sais pas si vous le ressentez avec l’image que je partage, mais la peine d’Evan nous paraît tellement réelle. Les épaules basses il semble adresser un dernier adieu à son meilleur ami, celui avec qui il partageait absolument tout.
A partir de ce moment les couleurs ne sont plus aussi vives. Evan commence son deuil entre tristesse et colère. Et le jardin – cette passion qu’ils partageaient – devient la sépulture du chien.
De la tristesse à la colère
Vous le voyez sans doute dans les yeux d’Evan sur l’image partagée au-dessus. Sa tristesse est immense. Puis vient la colère. Il sort dans son jardin et saccage tout. A présent il laisse leur place aux mauvaises herbes, celles qui piquent, celles qui sentent mauvais, celles qui vous gratteront si vous vous approchez.
Ce qui rapprochait autrefois les amis devient la représentation de la douleur d’Evan. Il s’exprime à travers le jardin.
De la colère à l’acceptation
Et puis un plant de citrouille se faufile sous la barrière et vient pousser dans son jardin. Sa première réaction est de détruire cette nouvelle vie colorée qui entre chez lui… mais la laisse. Et puis, Evan commence à s’en occuper. A ce moment vous verrez les couleurs revenir dans les illustrations.
Grâce à cette citrouille, Evan participe à un concours de la plus grosse citrouille. Lui qui s’enfermait dans sa peine retrouve le monde extérieur. La vie ne reprendrait-elle pas sa place ?
Je vous laisserai découvrir la fin de cette histoire. Va-t-il gagner un prix ? Et si oui lequel ? Comment cela va-t-il se terminer ?
Le conseil de la bibliothécaire
Un album pour les enfants à partir de 5 ans. Il vous permettra d’évoquer la disparition d’un être cher, le deuil et ses étapes. D’autres albums abordent ce sujet mais celui-ci est très bien construit avec des illustrations magnifiques. Il aborde la soudaineté de la mort, la tristesse qui en découle, la colère, l’envie de se renfermer sur soi-même, le besoin d’exprimer les sensations ressenties – chacun à sa manière – et la reconstruction qui peut prendre du temps mais qui arrive un jour ou l’autre. Très bel album.
Un sujet sensible en effet, la perte d’un être cher et là, la perte d’un compagnon à 4 pattes, si douloureuse aussi mais dont personne n’ose parler, parce qu’après tout, c’était un animal…je sais et d’ailleurs je ne veux plus d’animaux à la maison, nous venons de perdre il y a un mois exactement notre vieille chatte. Elle avait 23 ans et 9 mois et était née à la maison, alors cela n’a pas été facile même si ce n’est pas la première à partir, et que nous sommes des adultes. Bien entendu, on fait la part des choses, mais c’est important de raconter ce genre d’albums aux enfants, parce que cela peut leur permettre d’exprimer leurs sentiments…et vivre le deuil. En plus les illustrations parlent toutes seules.
Oh, je suis désolée. Je me souviens que tu parlais d’elle sur ton blog. Quand j’ai perdu ma chienne (17 ans et demie) fin 2020, c’était un réel membre de la famille qui partait. Nous étions si fusionnelles toutes les deux que son décès m’a énormément ébranlée. Mais c’est vrai que j’ai dû le cacher car quand je disais que c’était ma chienne, les gens ne comprenaient plus pourquoi j’étais triste. Elle me manque toujours autant.
Les illustrations sont magnifiques et – comme tu le dis – elles parlent toutes seules. C’est ce qui m’avait touchée et intéressée dans cet album.