Le désosseur de Liverpool n’existe pas. C’est une légende urbaine, un monstre caché dans la forêt qui effraie les enfants, le personnage d’une comptine pour se faire peur… Mais quand les victimes deviennent réelles la réalité de son existence est remise en question : un monstre de légende ou un tueur en série bien humain ?
Un grand merci aux éditions de l’Archipel pour ce roman envoyé en service presse. Vous pouvez le retrouver en librairie depuis novembre 2021.
L’histoire
Le désosseur est le personnage d’une comptine que les enfants s’amusent à chanter pour se faire peur à Liverpool. Cette légende est née des disparitions qui auraient lieu dans la forêt. Heureusement, ce monstre qui découpe les chairs pour récupérer les os n’existe pas. Vraiment ? Un doute subsiste lorsqu’une femme est retrouvée errante et blessée. Elle assure qu’elle a été enlevée et tailladée par le désosseur.
Louise et son collègue Shipley sont appelés sur l’enquête. Ils pensent tout d’abord à une enquête de routine devant une victime qui ne sait plus ce qu’elle raconte. Mais lorsque d’autres corps sont retrouvés dans les bois avec le signe du désosseur dessiné sur les arbres… l’affaire prend une autre tournure. A cela se rajoute le passé mystérieux de Louise et les conséquences psychologiques sur la jeune femme qui affectent l’enquête.
Retour de lecture
Ce ne sera malheureusement pas un retour de lecture très enthousiaste de mon côté. J’ai beaucoup aimé l’idée de mêler tueur en série et légende urbaine au point d’effacer la frontière d’un monstre à un autre. C’est le point fort du livre. Mais l’intrigue est – avis très personnel – entachée par le personnage principal : Louise. Je n’ai pas du tout aimé ce personnage et ses interactions dans l’histoire. L’autrice a voulu la rendre torturée par un passé qu’elle a occulté. Mais le tout reste un peu trop brouillon et perturbe la compréhension et le rythme de l’histoire.
Je suis peut-être un peu lassée de trouver ce stéréotype de personnage dans les romans policiers sans que cela apporte vraiment quelque chose à l’histoire ou se renouvelle un peu. Il y avait pourtant un potentiel grâce à son passé particulier mais l’exploitation qui en est faite m’a laissée de glace et alourdit inutilement l’enquête. Quelque chose n’a pas fonctionné sur moi malgré mon envie d’en savoir plus sur l’enquête.
La légende du désosseur
Comme je le disais dans le retour c’est pour moi le point fort du livre : imaginer que les monstres de l’enfance deviennent réels. Il y a quelque chose d’assez angoissant dans cette idée. Et cette impression nous suit tout au long de l’enquête. Même si nous devinons vite qu’un fou furieux s’inspire de la légende nous sommes surpris par la tournure que prend l’investigation. Le tout donne un côté sombre à l’histoire pour le plus grand plaisir des amateurs de thrillers.
Après vérification le désosseur serait une légende inventée par l’auteur. Mais cette histoire aurait de quoi devenir virale et devenir une réelle légende urbaine à son tour. Le cauchemar est prêt à se répandre. C’est un sujet crucial dans le roman. J’avoue que si l’auteur avait géré différemment son personnage principal pour donner toute son importance à l’intrigue – au lieu de la parasiter par Louise et ses problèmes – j’aurai frissonné. Le potentiel était immense.
Un personnage principal torturé
Après le développement du point fort (l’intrigue et l’enquête), je développe en quelques mots ce qui pour moi est le point faible : Louise. L’auteur a sans doute cherché à nous donner un personnage complexe, quelque peu borderline, sombre et torturé. Nous apprenons à la connaître au fur et à mesure de l’histoire et ne découvrons son passé qu’à la toute fin. C’est pourquoi j’évite de trop en parler. Mais cette idée développée dans les dernières pages m’a beaucoup plu… elle aurait pu donner une autre dimension au personnage.
Au lieu de ça Louise se perd dans ses troubles psychologiques, dans ses crises de panique et dans ses absences. Pourquoi pas, n’importe quel être humain aurait craqué comme elle, ce n’est pas ce qui m’a dérangée. Ce qui m’a laissée de glace c’est la manière dont l’auteur nous l’amène et nous le raconte. J’ai trouvé que la construction des phrases et la manière de le raconter étaient lourds et un peu trop appuyés. Mais rappelons-le, il s’agit d’un premier roman. Il a des défauts qui seront sans doute comblés dans les prochains romans de l’auteur.
Le conseil de la bibliothécaire
“Le désosseur de Liverpool” pourra intéresser ceux qui recherchent des thrillers qui font frissonner sans devenir gores. Certes le désosseur charcute ses victimes au couteau mais il n’y a pas de descriptions comme peuvent le faire des auteurs comme Maxime Chattam (pour n’en citer qu’un.)
Retrouvez le livre sur le site des éditions de l’Archipel : Le désosseur de Liverpool.