La liste des impossibles

La liste des impossibles

L’histoire de Red, 11 ans, qui espère retrouver sa mère, emprisonnée, dans 397 jours. Et qui tient un carnet avec une liste des impossibles car “ça parait toujours impossible jusqu’à ce que quelqu’un le fasse.”

En ce début janvier vous pensez peut-être à votre liste de résolution. Et si vous faisiez une liste des “impossibles” ?

L’histoire

Red doit passer de famille d’accueil en famille d’accueil, le temps que sa mère sorte de prison. Depuis l’emprisonnement et le décès de Gamma, sa grand-mère, elle est seule. Ne lui reste qu’un carnet débuté avec Gamma : des bouts de papier collés, une liste des choses impossibles…

C’est alors qu’elle est accueillie par Céline et Jackson, un couple qui tient une sorte de zoo qui recueille des animaux blessés. Là-bas, elle attend le retour de sa mère et tente de canaliser le vent qui gronde en elle. Un vent qui peut provoquer des tempêtes, de réelles tempêtes.


Retour de lecture

“La liste des impossibles” est un roman touchant, à l’image de Red, son personnage principal. Je l’ai dévoré, un vrai roman feel good pour les plus jeunes. Il n’hésite pas à soulever des sujets difficiles (cancer, services sociaux, séparation, décès…) mais il le fait avec une certaine douceur.

Les sujets abordés : 1) le placement de Red

Il y a tout d’abord les difficultés rencontrées par les enfants pris dans le système des services sociaux et des multiples placements. Red n’a sa place nulle part. Ses affaires ont été perdues ou volées. Ne lui reste plus que la liste des impossibles qu’elle a protégée.

Elle a atterri dans une famille avec trois garçons qui n’ont rien trouvé de mieux que de jouer à celui qui la fera pleurer et qui passent leur temps à la pincer. La “Maman”, comme elle l’appelle, ne veut plus d’elle. C’est ainsi qu’elle se retrouve chez les Groove.

Red n’espère qu’une chose : retrouver sa mère. Il ne lui reste plus que 397 jours à tenir avant de rentrer à la maison. Une expérience qui l’a fait grandir vite. Elle n’a que 11 ans mais nous paraît avoir beaucoup plus.

N’ayant sa place nulle part, elle peine à s’intégrer chez les Groove. Elle est prise entre “je ne vais pas rester”, “il ne faut pas s’attacher”, “combien de temps vont-ils accepter de me garder” et “envie d’un chez moi, de préférence avec ma mère”. Cet espoir et cette terreur de la petite fille sont les fils rouges du roman. Ils déterminent ses relations avec les autres et ses décisions. Elle affronte tout ça avec courage, ce qui en fait un personnage touchant.

Les sujets abordés : 2) un parent absent et en faute

C’est le cas de la mère de Red. Elle est emprisonnée à cause d’une addiction aux médicaments. Elle n’est absolument pas en capacité d’élever sa fille.

C’est la raison pour laquelle Red est placée. Depuis que sa grand-mère n’est plus là, elle n’a plus personne. Au bout d’un moment, elle pourra passer du temps avec sa mère. C’est une manière pour le système (assistante sociale, juge…) de vérifier si Red peut retourner sous la responsabilité de Wanda.

Les moments entre elles ne vous laisseront pas indifférents. Moi, ils m’ont secouée, ont rajouté de la profondeur au personnage de Red et ont participé à mon attachement à cette petite. Être parent n’est pas toujours inné. En voici les conséquences sur une enfant. Le sujet est très bien traité et apporte beaucoup à l’histoire.

Parfois, l’amour peut venir d’ailleurs, au-delà de la famille de sang.

Les sujets abordés : 3) le deuil et la maladie

Je les mets ensemble car ils sont liés. Red est confrontée à la maladie de sa grand-mère. Sa mère étant perdue dans ses addictions, c’est Red qui a géré le cancer et les conséquences de la chimio. Sa mère lui manque mais elle est encore là, bien vivante. Ce qui n’est pas le cas de Gemma. Le manque n’est pas le même et l’autrice le démontre bien.

Red a connu des situations qu’elle n’aurait pas dû rencontrer et qui l’ont poussée à mûrir. Parfois, son enfance la rattrape. La terreur de revivre les moments difficiles la submerge de temps en temps.

Le conseil de la bibliothécaire

Un roman à partir de 11 ans, pour les enfants à l’aise car le livre paraît gros avec ses 488 pages. Même si les thématiques sont sombres, elles sont bien abordées et adaptées aux enfants. Un livre d’une grande douceur qui nous dévoile une héroïne du quotidien très courageuse. C’est le genre de roman jeunesse qui peut très bien être lu par les adultes.

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