Tout semble opposer Prudence et Quint, obligés de travailler ensemble sur un projet de biologie. Et le jour où Prudence se découvre le pouvoir de punir les gens par retour de karma, ce don ne fonctionne pas sur Quint. Pourquoi ? Bord de plage, refuge pour animaux à sauver, et peut-être romance ? De quoi ressusciter l’été à l’approche de l’hiver.
Un grand merci aux éditions PKJ pour l’envoi de ce roman en SP. Il est sorti en juin 2021 si vous voulez le retrouver en librairie.
L’histoire
C’est enfin les vacances pour Prudence, son frère jumeau et leur école. La jeune fille a dû travailler toute l’année avec Quint en biologie : un cauchemar ! Il a même eu le culot d’arriver en retard pour leur exposé de fin de projet. Leur duo n’a pas fonctionné et c’est tout leur projet sur l’écotourisme qui en a pâti. Prudence a besoin d’une bonne note pour que son dossier soit irréprochable pour l’université. Elle ne peut pas partir en vacances comme ça.
Afin de convaincre Quint de rattraper le désastre de leur projet, elle décide de devenir bénévole dans le refuge pour animaux de la ville… là où Quint travaille. Entre temps, et suite à une chute, elle se découvre le don de punir les gens. Dès qu’elle voit une mauvaise action, elle serre les poings et le karma se charge de punir l’outrage. Un don qu’elle a hâte d’essayer sur Quint… mais ça ne fonctionne pas. Pourquoi ? Et s’il n’était pas aussi détestable qu’elle le pensait ?
Retour de lecture
Une romance qui sent bon les vacances d’été. Prudence est un personnage un peu particulier. Vous ne la détesterez peut-être pas mais vous comprendrez pourquoi les autres la tolèrent difficilement. Ou, vous vous étonnerez peut-être qu’elle n’agace pas plus de personnes. Mais j’ai bien aimé découvrir un tel personnage dans ce genre d’histoire. J’ai bien voulu la suivre et ressentir toute la gamme d’émotions qui la traverse.
Le duo Quint/Prudence
Tout tourne autour d’eux et de leur relation. C’est avant tout leur histoire à tous les deux que raconte ce roman. Leur antagonisme de prime abord et tout ce qui en découle a été bien géré par l’autrice. Je n’ai pas eu la sensation de lire une histoire que l’on m’avait déjà racontée.
C’est intéressant de constater que le personnage qui fait l’unanimité (ou presque, je n’ai pas lu tous les avis) est Quint. Il est décrit comme horrible par Prudence mais très vite, nous constatons que c’est elle qui est insupportable et qu’il devait être bien courageux de la supporter pendant toute une année scolaire. C’est sans doute lui qui méritait le plus d’obtenir ce don du karma. Mais s’il l’avait eu, l’aurait-il utilisé ? C’est elle la maniaque de l’ordre et du contrôle.
Les personnages auraient peut-être mérité un peu plus de profondeur mais ils ne sont pas superficiels, et ça fait du bien. Nous apprenons à les connaître tout au long de l’histoire : leurs ambitions, leurs rêves, leurs doutes… tout ce qui fait qu’ils sont ce qu’ils sont et pourquoi ils agissent comme ils agissent.
(Entre nous : j’ai trouvé un peu ignoble de la part de Prudence de ne pas aider ses parents alors qu’elle en avait les moyens. Elle fait sa fière en préparant des business plans, semble mépriser parfois ses parents qui ont des difficultés financières, sans jamais leur proposer son aide. On peut dire qu’elle sait faire la morale aux autres, d’où son usage du karma. Mais se remettre en question ?)
Importance de l’écologie dans le roman
Certes il y a ce duo mais il y a aussi un combat écologique. Il apparaît à travers l’élément déclencheur de tout ce cirque : le devoir de biologie. Prudence a imaginé un complexe hôtelier pour faire venir des touristes, sans une seule fois penser à l’impact sur l’environnement. Pour elle, les gens préféraient venir voir des animaux dans des bassins et non dans leur habitat naturel. Quint, beaucoup plus proche de ces questions, envisageait d’alerter les touristes sur les conditions des animaux marins.
A le côtoyer, Prudence va se rendre compte de la richesse de leur littoral. Elle qui n’était au refuge que pour intérêt personnel, va apprendre à changer au contact de Quint et des autres bénévoles. Je pense que tous les amoureux des animaux auront envie de la gifler pendant une bonne partie du roman. Mais qui ne craquerait pas devant le regard d’une bébé otarie blessée ?
Prudence va mettre toute son énergie pour aider le refuge à trouver des financements. A travers ses actions, nous assistons à des gestes citoyens, toutes ces petites choses qu’il est possible de faire à notre échelle. De mettre en avant une association et un refuge était une excellente idée (surtout que l’autrice s’inspire d’une réelle association qui lui a ouvert ses portes.) Nous voyons ainsi tout le travail qu’ils abattent, mais aussi leurs diverses difficultés.
Et le karma ?
Il est en arrière fond et se fait oublier pendant une partie du roman. Il est très présent lorsque Prudence découvre son don. Comme un nouveau jouet, elle l’utilise pour tout, y trouvant une sérénité. A aucun moment elle ne se questionne sur son utilisation. Pour elle, si le karma punit ces gens, c’est qu’ils le méritaient. Elle en oublie que c’est elle qui fait l’action et qui décide qui doit être puni et pourquoi. C’est pour ça qu’elle ne comprend pas pourquoi Quint, le plus détestable de tous à ses yeux, n’est pas touché par le karma.
Et s’il n’y avait pas besoin d’un don surnaturel pour rétablir un équilibre du karma ? Récompenser les bonnes actions et punir les mauvaises ? Je ne vous en dis pas plus, je vous laisserai lire le roman jusqu’à la fin.
Le conseil de la bibliothécaire
Il peut être lu à partir de 13 ans. Surtout qu’il y a peut-être de l’amour dans l’air, mais pas de rapports sexuels. Avis aux amateurs de romance. Il peut être un bon premier roman à lire pour les adolescents qui veulent essayer la romance.
Retrouvez le livre sur le site des éditions PKJ : Instant Karma