Fais de beaux rêves

Fais de beaux rêves

Quand la nuit tombe et qu’il fait noir dans la chambre, les grattements et les murmures commencent. Surtout quand un mystérieux objet est impliqué. Arriverez-vous à faire de beaux rêves après la lecture de ce livre ? Vous prenez le risque ?

Un grand merci aux éditions Rageot pour l’envoi de ce roman en avant-première. Vous pouvez le retrouver en librairie depuis le 15 septembre 2021. Parfait pour Halloween !

L’histoire

Joachim a 14 ans et il vient de perdre ses parents – de chevronnés archéologues et chasseurs de trésor qui l’ont élevé différemment – dans un accident de voiture. Il est recueilli par les Russo, des restaurateurs aux origines italiennes et famille d’accueil. Joachim s’intègre mal au collège et à la famille (surtout auprès des enfants Russo, des jumeaux de 15 ans.) Et les phénomènes qui bouleversent ses nuits et ses journées ne l’aident pas : la nuit, des grattements et des murmures l’empêchent de dormir. En journée, il voit Wata, une jeune fille devenue sa meilleure amie… mais dont il est le seul à voir. Est-il fou ?


Retour de lecture

Je n’ai pas complètement accroché à l’histoire de celui-ci en comparaison des précédents. Il reste effrayant et il semble continuer son exploitation des codes de l’horreur. Ceux utilisés ici m’ont captivée au début, puis la tournure “Da Vinci Code” (en gros) m’a moins entraînée. Il reste excellent dans cet exercice.

La richesse des personnages

C’est quelque chose que j’aime beaucoup dans les romans et Philip Le Roy sait construire de bons personnages. Ici il m’a régalée avec sa panoplie de profils. Il y a tout d’abord notre personnage principal : Joachim. Il a été élevé par des parents un brin excentriques au regard de la société. Il a participé à leurs voyages dans le monde et a été tenu très éloigné des écrans et des codes sociétaux des enfants et des ados (entre autre.) Depuis toujours il voit des “amis imaginaires”, ce que ses parents ont toujours valorisé. Il n’est pas complètement asocial mais il préfère vivre dans son monde plutôt que dans celui des autres. Les jumeaux le surnomment “Split” à cause des choses qu’il voit.

J’ai trouvé ce personnage intéressant et assez atypique.

Il croise la route d’Aline et commence à la côtoyer au collège un peu malgré lui. Elle est la “fille poubelle” car elle s’habille avec des vêtements bons pour la poubelle et elle sent mauvais. Comme lui, elle est rejetée par les autres. Elle est même harcelée par une bande de trois mecs qui se la jouent gros durs, martyrisent tous ceux un peu différents et plaident le “c’était juste pour s’amuser” quand ils se font attraper.

Joachim et Aline deviendront amis. Elle lui racontera pourquoi elle est comme ça. Chacun saura apporter quelque chose à l’autre.

Puis nous avons la famille Russo composée des parents qui jonglent entre ce nouveau venu un peu particulier et les problèmes de leur restaurant à cause de la crise sanitaire ; et des jumeaux. Luce, la maman, fait de son mieux, amène Joachim à ses séances chez le psy, le protège d’Aline qu’elle pense néfaste etc. On ne peut pas dire que les jumeaux, Enzo et Manuela, font partie des populaires au collège mais ils ont une bande d’amis. Ils ont honte de Joachim et ne cherchent pas à l’intégrer dans leur vie… au contraire.

Et il y a plein d’autres personnages avec les brutes, certains professeurs, le CPE, le psy…

Folie, manipulation ou pouvoirs surnaturels ?

La grande question de ce roman avec Joachim qui voit des choses qui ne semblent pas exister. Tout d’abord avec Wata. Il la voit et il échange avec elle, mais personne d’autre ne la voit ou ne l’entend.

Il voit d’ailleurs le docteur Korsan à ce sujet. Ce dernier utilise l’hypnose pour lui faire accepter la mort de ses parents et qu’il dise au revoir à Wata et aux autres. Mais les séances nous paraissent étranges, surtout dans les questions posées, je vous laisserai découvrir.

Puis il y a les phénomènes spectraux de la nuit qu’il est le seul à vivre. Vous verrez, mais l’auteur joue avec les frontières du réel en les mélangeant. Je n’en dis pas plus, mais parfois même ce qui trouve une explication rationnelle était tellement étrange que je ne savais plus si je devais croire à la réalité racontée. Ou si, moi aussi, je voyais (lisais) des choses qui ne pouvaient pas être vraies car l’élément “réel” surgit rapidement dans un phénomène vécu comme paranormal (ex pour ceux qui l’ont lu : la porte de la chambre qui claque plusieurs fois, seule, avant l’arrivée de quelqu’un qui surgit. C’est si soudain dans un moment où nous assistions à des phénomènes étranges de type grattements et murmures, que j’avais du mal à différencier l’étrange de cette apparition réelle. La scène de la cabane à la fin est nettement pire. Même si l’auteur nous explique.)

Les frontières s’effondrent, ce qui vous entraîne dans une sorte de quatrième dimension qui, pour ma part, m’a tout fait accepter.

Les codes du frisson utilisés

Je voulais développer ce point mais je vais éviter de le faire, car je devrai en dire plus sur un élément qui n’est pas donné par l’éditeur.

Le roman est séparé en plusieurs parties. La première s’intéresse aux phénomènes paranormaux qui entourent Joachim. C’est la partie que j’ai préférée. C’est celle qui va lancer la suite. La seule chose que je dirai : cela concerne un objet.

Cette première partie reprend les codes de l’horreur du fantôme qui hante une personne. Puis, nous passons sur le développement : d’un objet maudit et tout ce que cela implique, le danger des humains… C’est le développement de ces derniers points qui m’a moins intéressée à titre personnel.

Le conseil de la bibliothécaire

Un roman à partir de 13 ans environ. Il développe plusieurs thématiques comme la différence et son acceptation, les troubles psychiatriques, les attouchements sexuels et leurs conséquences, le deuil… Il peut convenir à des lecteurs attirés par les livres de Giacometti et Ravenne, le frisson en plus.

Retrouvez le livre sur le site des éditions Rageot : Fais de beaux rêves.

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