Perfect City est une ville parfaite, dans laquelle tout le monde est parfait… à un détail près : les gens, s’ils ne portent pas de lunettes spéciales, deviennent aveugles. Mais quel grand mystère se cache à Perfect City ? Suivez les aventures de Violet pour le découvrir.
Un grand merci aux éditions Fleurus pour l’envoi de ce roman en avant-première. Vous pouvez le retrouver en librairie depuis le 10 septembre 2021
L’histoire
Violet ne voulait pas emménager dans cette nouvelle ville : Perfect City. Mais son père, ophtalmologue, y a trouvé du travail. Il faut dire que dans cette étrange ville, tous les habitants deviennent aveugles. Et pour ne pas perdre la vue, ils doivent tous porter des lunettes spéciales. Un cauchemar pour Violet (en plus de tout le reste.)
Et puis ses parents commencent à changer de comportement. Et puis elle fait la rencontre d’un garçon qui lui était invisible jusque là : Kid. Ensemble, ils vont se rendre compte de ce qui ne va pas et tenter de sauver tous les habitants de Perfect City et les parents de Violet.
Retour de lecture
Un roman jeunesse réussi à la couverture alléchante. J’ai suivi avec plaisir les aventures de Violet et de Kid. L’ambiance un brin loufoque et étrange du roman fonctionne très bien. Nous sommes entraînés dans l’action même si rien ne semble vraiment porter à conséquences. Le personnage de Violet n’est pas toujours très agréable mais ses défauts contrastent avec la “perfection” de cette ville. Cette idée est d’ailleurs le nerf du roman et permet une critique de la recherche de la perfection.
Une ville si parfaite ?
Si vous voulez l’avis de Violet (et il ne faut pas attendre longtemps avant de l’avoir ) : Non ! Cette ville n’est pas parfaite du tout. Elle est horrible ! Surtout pour une enfant comme elle, débordante d’imagination. Mais ses parents ne sont pas de cet avis.
Ils sont accueillis par les frères Archer, les héros de cette cité de la perfection. Violet ne les sent pas dès le début malgré leurs tentatives d’être gentils. Ils leur offrent même un thé magique au goût délicieux ! Tout le monde est gentil et poli.
Et puis sa mère se met à faire des gâteaux et à assister à des clubs de lecture. Comme une femme au foyer parfaite, elle cuisine, attend son mari, sort prendre le thé avec ses amies et participe aux clubs de lecture… Normal ? Pas si vous connaissiez Rose avant qu’ils ne s’installent ici.
Et à l’école ? Les règles ont valeur de loi. Vous parlez sans permission ? Vous êtes un cancre. Vous vous baissez sans permission pour ramasser votre crayon ? Vous êtes un délinquant. Dans la cour de récré, tous les enfants sont sages, jouent gentiment à quelques jeux, ne courent pas, ne font pas un bruit plus haut que l’autre… C’est normal ça ?
Tout le monde s’épie pour que les non-parfaits soient repérés au plus vite.
Le pouvoir de l’imagination
En plus d’évoquer les défauts de la recherche de perfections, le roman aborde l’imagination et son importance. C’est ce qui est bridé dans cette ville. Car avec l’imagination, les habitants pourraient commencer à poser des questions, à ne plus croire à la lettre tout ce qu’on leur dit, à imaginer autre chose…
En parlant d’imagination l’autrice de ce roman en déborde. Elle ne se contente pas de vous raconter la vie de Violet et ses aventures à Perfect City. Elle intègre une seconde société cachée qui répond à ses propres codes, des créations étranges, des histoires cachées sous l’histoire principale (notamment dans le passé des personnages)…
Certains éléments de l’intrigue demandent un pouvoir d’imagination aux jeunes lecteurs. Grâce à ça, ils pourront accepter toutes les excentricités de cette histoire. Des éléments dont je ne vais pas vous parler pour que vous les découvriez.
Adapté à la jeunesse
Ce roman est bien adapté, que ce soit au niveau des personnages : ils sont assez marqués pour que les enfants ne les mélangent pas et ne se perdent pas dans l’histoire. Même les frères Archer ont une différence physique telle que l’enfant ne pourra pas se tromper.
Que ce soit au niveau de l’écriture : La syntaxe et le vocabulaire sont accessibles aux enfants. L’écriture est fluide.
Que ce soit au niveau de l’intrigue : pas d’énormes violences, pas de sang… nos jeunes héros fomentent des plans farfelus qui ont l’air de fonctionner…
Que ce soit au niveau des codes : nous retrouvons des codes de la littérature jeunesse qui parleront aux enfants. Nous avons même les “orphelins” en manque de parents. Kid aurait presque un petit quelque chose de “Peter Pan” (si ce n’est cette question de “grandir” qui n’apparaît pas ici.)
Le conseil de la bibliothécaire
Un roman à partir de 10 ans. Il a ce “feeling” de la littérature enfantine anglaise que l’on peut retrouver dans les textes de Roald Dahl par exemple. Ce sont des héros enfants qui affrontent des plans diaboliques, dans un monde où l’étrangeté est présente sans jamais n’être remise en question (ex : Dans “Mathilda”, jamais les dons de la petite fille sont débattus, ni l’absurdité d’une telle école…)