Nous en resterons là

nous en resterons là

Nous en resterons là, voilà ce que Margot ne veut pas entendre de la part de son thérapeute. Elle a besoin de lui. Un besoin qui donne du pouvoir à cet homme sur elle. Que se passe-t-il quand la bulle de la psychothérapie devient oppressante et dangereuse pour le patient ?

Un grand merci aux éditions du Rocher pour l’envoi de “nous en resterons là” en avant-première. J’ai sagement attendu sa sortie pour vous en parler. Vous pouvez le retrouver en librairie à partir de demain (24 août 2022.)

L’histoire

Margot n’arrive plus à s’alimenter et fait régulièrement des malaises. Les médecins que ses parents lui font voir ne trouvent pas le problème. L’une des spécialistes l’oriente vers un psychiatre. C’est lui qui va détecter les raisons de ces dysfonctionnements physiques et la suivre pendant 17 ans. Au fur et à mesure des séances Margot se met à admirer et idolâtrer le médecin. Elle ne peut plus se passer de lui. Mais petit à petit le comportement du thérapeute change et de pilier nécessaire à son bien-être il devient prédateur.


Retour de lecture

Le résumé de “Nous en resterons là” m’avait donné très envie d’essayer. Je m’attendais à un roman un brin thriller qui nous plongerait dans la machination sournoise d’un thérapeute face à une patiente. Finalement je n’ai pas complètement retrouvé ça. Par contre, l’autrice réussit avec brio à instaurer une relation de plus en plus malsaine entre Margot et ce très cher docteur Donnelheur. Ce sont des réactions, des retards, des mots, du poison qui s’infiltrent dans la thérapie et pour lesquels Margot va chercher des excuses.

Parler de l’inceste

Ce détail n’était pas cité dans le résumé de l’éditeur. J’ai donc hésité à le révéler. Mais cette question est développée sur la quasi totalité du roman car c’est le mal qui secoue Margot et qui explique à la fois la thérapie, ses troubles, son attachement à ce psychiatre qui l’a aidée et sa faiblesse face à un prédateur (si on peut dire les choses de cette façon.) C’est tellement présent que plusieurs lecteurs sur Babelio l’ont révélé dans leur retour.

Je préfère rassurer les lecteurs qui, comme moi, n’aiment pas trop les histoires avec des sujets difficiles et qui en font l’étalage avec des détails (par exemple : “le malheur du bas” d’Inès Bayard), que ce n’est pas le cas dans “nous en resterons là”. La parole de Margot va se libérer. Elle va pouvoir évoquer l’inceste qu’elle subit depuis ses 13 ans par son oncle, avec la complicité d’une partie de la famille.

Rapport patient / psychiatre

Même si Margot nous parle de ce qu’elle a vécu avec son oncle et la réaction (ou non-réaction) de sa famille, le sujet principal du roman reste le rapport entre la jeune fille et le docteur Donnelheur. Au début, il fait bien son travail et aide réellement Margot. Au point qu’il estime qu’elle n’a plus besoin de lui (nous en resterons là.) Ce qui terrifie la jeune patiente, persuadée du contraire.

A partir de ce moment, il prend le pouvoir sur Margot et veut essayer des soins qu’elle ne souhaite pas de prime abord. Puis, il semble mélanger le privé et le professionnel en lui parlant de ses lectures etc. Il la juge, se contredit, l’infantilise et la sexualise, prend une place de père avec l’envie d’être un amant etc. Les frontières se floutent.

Le conseil de la bibliothécaire

“Nous en resterons là” prend des allures d’histoires vraies racontées par Margot (la victime.) Il pourrait donc plaire à des lecteurs qui aiment bien ce genre (même s’il ne s’agit pas d’un “témoignage”.)

Retrouvez le livre sur le site des éditions du Rocher : Nous en resterons là.

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