Nos humeurs de chiennes

Nos humeurs de chiennes

Nos humeurs de chiennes, ce sont celles dictées par notre cycle hormonale, mais pas seulement. Un documentaire qui s’intéresse aux femmes.

Le thème

“Aujourd’hui, les femmes sont surmenées. Anxieuses, vidées et déprimées. Nous avons le moral à plat, la libido en berne, et nous nous épuisons à vouloir toujours être à la hauteur sur le plan familial, professionnel et social, avec nos centaines “d’amis” sur le Net. Nous nous reprochons de nous sentir mal, certaines que nous devrions réussir à tout gérer. Nous rêvons d’être parfaites. Nous essayons même de donner l’impression d’y arriver, mais nous n’avons pas été conçues pour être aussi stables. La nature nous a destinées à être dynamiques, cycliques – et – oui d’humeur changeante. Nous avons des humeurs de chiennes et c’est une force, pas une faiblesse.”

page 9

     Avec ce début de l’introduction, le ton est donné. Julie Holland est une psychiatre américaine et une spécialiste en pharmacologie. Dans ce livre elle parle des femmes (pas seulement) et ce qu’elles peuvent vivre tout au long de leur vie entre la puberté et la périménopause, voire la ménopause et au-delà.

      Elle est psychiatre, pas anthropologue, ni sociologue. Elle nous parle donc de la chimie de notre corps – nos hormones – et notre fonctionnement interne : psychique et physique, ainsi que de notre fonctionnement biologique au sujet de nos réactions. L’aspect culturel et sociologique n’est pas vraiment traité ici.


Retour de lecture

Je l’ai trouvé fascinant et si vous êtes une femme à l’écoute de son corps, ce qu’elle dit fera écho en vous. Un livre à partager avec ces messieurs, ils en apprendront beaucoup. J’ai beaucoup appris et je pense le relire un jour.

Le sujet m’intéressait et je l’avais repéré à sa sortie en 2016. Heureuse d’avoir pu le lire. Fascinant, instructif. Rappelons-le, l’éducation et le savoir peuvent faire du bien et aider. Alors, mesdames, n’ayez plus peur, apprenez à vous connaître pour vous comprendre.

Changeantes par nature

Nos hormones nous influencent et ce n’est pas une calamité. Nous sommes encore proches de notre ancêtre préhistorique dans le fonctionnement de notre corps. Ce pourquoi il peut avoir des réactions adaptés à des situations qu’on ne connaît peut-être plus.

Et nos humeurs changent tout au long de notre cycle pour favoriser la reproduction. Entre moment d’excitation, d’autres où l’on veut pleurer, hurler (notamment avant les règles. Eh oui, messieurs la “qu’est-ce que tu as, tu as tes règles ? Eh bah non, je VAIS les avoir.) Parce qu’il faut préparer l’arrivée du bébé, être à l’écoute de tout, être plus sensible à notre environnement…

Des fringales ? Oui aussi. Elle vous dira comment compenser. La pilule ? Démocratisation pour les femmes (ça elle ne le dit pas) mais surtout sensations naturelles perturbées. Elle explique en quoi et pourquoi.

Amour et sexualité, mère sexy, monogamie et ménopause

“De plus, d’après Alfred Winsey, la durée moyenne de la pénétration est de 2min30. Très peu de femmes peuvent arriver à quelque chose dans ce laps de temps à part, peut-être, vider le lave-vaisselle.”

pages 228-229

     La chimie de l’amour : encore des hormones ! L’attraction, l’attachement… elle nous explique même le phénomène de la recherche “homme papa” ou “homme papillon”. Encore un héritage de nos ancêtres. Je ne vais pas trop en dire mais c’est fascinant ! La monogamie aussi radicale est-elle vraiment faite pour nous ?

     La femme est une femme dans son désir, ses orgasmes, mais aussi une épouse (rapport avec un partenaire, surtout sur la durée), une mère (avec une réorganisation neuronale et chimique), et une femme avant et après ménopause (une phase qui peut être difficile, entre s’occuper d’un travail, d’un mari, d’enfants grands avec peut-être une fille pubère et des parents vieillissants : le tout avec un cocktail hormonal qui fait des siennes !)

Guide de survie des nanas (mal lunées)

Voici les thématiques abordés dans ce chapitre : Inflammation/maladie : les femmes ont tendance à être plus anxieuses, ce qui a des conséquences ; le rapport à la nourriture : notre corps lance des appels, mais faut-il le traduire comme on le fait ? L’industrie, les aliments transformés… nous perturbent ; crevées et à cran : les femmes ont tendance à moins bien dormir, à être plus dépressives… comme elles assurent le bien-être de leur nid, elles prennent beaucoup sur elles.

Il ne faut pas oublier la sexualité ! Car tout est bon dans le sexe : comment ? Pourquoi ? Eh oui, malgré les diktats religieux et patriarcales, notre corps est fait pour le plaisir (peut-être même plus que celui des hommes). Fantasmes, orgasmes, point G, point A et les autres… n’ayons plus honte de ce qui est naturel.

Prenez soin de vous, de votre corps ; prenez du repos, détachez-vous des écrans, pensez à vous ! Le dernier chapitre contient plus de conseils que d’explications.

Pour conclure

“Trop de femmes ne sont pas en phase avec leur corps et leur environnement, et cette dissociation les rend malades, grosses, fatiguées, à cran et malheureuses. Nous étouffons, par des médicaments, l’incroyable système de réaction de notre corps : nos humeurs.”

Page 279

Le conseil de la bibliothécaire

La première partie contient plus de termes techniques. Accrochez-vous ! Prenez le temps de lire, de comprendre ce que vous lisez et faites des pauses régulières pour intégrer tout ça. Un livre qui ne se lit pas forcément d’une traite, qui se déguste et qui est – malgré des notions poussées et des termes médicaux – accessible.

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