Et si des magiciens vivaient parmi nous ? Et si certains d’entre eux devenaient les dieux que nous connaissons tous (Athéna, Sekhmet etc.) ? Et si leur communauté était divisée ? Tout cela a été imaginé par Bleuenn Guillou à travers cette histoire, une étrange secte et une héroïne qui n’a rien à perdre.
Un grand merci aux éditions Hachette pour l’envoi de ce roman en avant première. J’ai eu un peu de retard pour en faire un retour car vous pouvez le retrouver en librairie depuis le 11 mai.
L’histoire
Octavia a tout perdu. Elle est l’unique survivante d’un incendie qui a emporté son frère adoré et ses deux mères : les êtres qu’elle aimait le plus au monde. C’est le dieu Buluc Chabtan qui lui a sauvé la vie cette nuit-là. Depuis, elle l’a choisi comme Dieu et se voue à la magie du sang. Mais son rêve ultime serait de ressusciter sa faille. Le dieu serait-il assez puissant pour le faire ?
Octavia n’a rien à perdre et se lance dans cette quête, sans penser aux conséquences pour elle ou ceux qui la suivent. Cela l’entraîne même à intégrer une secte.
Retour de lecture
J’avais très envie de le lire grâce au résumé de l’éditeur et parce que je le voyais tourner dans les recommandations d’autres lecteurs. Je l’ai lu au compte-goutte, ce qui a sans doute joué mais je n’ai pas été aussi emballée qu’attendu. Le personnage d’Octavia est original car elle est détruite, égoïste et sans cesse en colère. Elle m’a un peu trop insupportée.
J’étais plus intéressée par l’intrigue secondaire, le mystère qui entourait les agissements de Buluc Chabtan, que par les aventures d’Octavia et des autres. Mais l’idée d’exploiter les dieux de cette manière est très bonne. J’aimerai beaucoup découvrir le tome 2, surtout s’il se déroule dans le monde des dieux. J’ai aimé sa conception et j’aimerai suivre son développement dans une histoire.
Le personnage principal : Octavia
Elle mérite un paragraphe dédié. Pour être sûre de mes propres ressentis envers ce personnage, je suis allée lire d’autres retours sur Babelio. Personne ne l’a aimé (j’avoue ne pas avoir lu tous les avis.) Le lecteur n’est pas obligé d’avoir de l’empathie pour le personnage principal, ni se reconnaître en lui pour aimer un livre (même si ça aide.) Ce personnage est certes antipathique à souhait, il est aussi intéressant car étonnant.
Octavia se démarque d’autres héroïnes de la littérature young adult. Elle est détruite psychologiquement et c’est cela qui motive ses choix. Quelque chose s’est brisé en elle, sa joie de vivre mais aussi son humanité (même si cette dernière ressurgit un peu parfois.) Elle se sert des autres sans vergogne. Elle ment à tous et tout le temps si cela sert ses intérêts. Elle manipule et se moque des dommages collatéraux. Seul importe son projet. Elle a un petit quelque chose de l’héroïne des tragédies grecques. Elle marchande avec les dieux pour obtenir un souhait difficilement réalisable, aveuglée par la souffrance, portée par la colère et la vengeance. Mais les dieux sont trompeurs.
Les autres personnages
Beaucoup de lecteurs n’ont pas apprécié plus que ça les personnages secondaires (à part sans doute le mystérieux Aleksei.) De mon côté je les ai trouvés intéressants, surtout Clémence. Ils sont l’humanité qu’Octavia n’a plus. A côté d’elle ils peuvent paraître ternes. Et pourtant, Clémence a l’évolution de personnage le plus intéressant à mon sens.
Clémence est une jeune magicienne des ombres très puissante. Mais elle est aussi timide et solitaire. Être la fille de la directrice sévère de l’académie, la seule école de magie, n’est pas simple. Elle paraît fragile et elle l’est. Octavia se sert d’elle. Être confrontée à tant de violence, de cruauté, de trahison… va la changer. Ce qui risque de la perdre ? Sa naïveté et son attachement à Octavia, bien trop fort pour être sain.
Les dieux de ce monde
Cette histoire des dieux est une très bonne idée que plusieurs lecteurs soulèvent. Car elle propose des dieux de plusieurs panthéons (et pas seulement de la mythologie gréco-romaine) et des dieux peu connus. En plus d’imaginer un système de sélection (les dieux choisissent leur successeur), une durée limitée de leur vie en tant que dieu, de querelles entre ceux qui acceptent et ceux qui veulent devenir immortels etc.
Je pense que j’aurai beaucoup plus accroché s’ils avaient eu plus de place dans l’intrigue. Mais ce n’est pas l’histoire que l’autrice souhaitait raconter. Elle nous propose un personnage ravagé par le deuil et les émotions qui en résultent. C’est ceci qu’elle a développé.
Le conseil de la bibliothécaire
Un roman young adult à partir de 15 ans. Je ne le conseillerai pas forcément aux lecteurs de Percy Jackson ou de Rick Riordan en général qui auraient grandi. Du moins pas avec ce tome 1. Mais si vous souhaitez suivre un personnage atypique entrainé (semi-volontairement) dans une secte (avec les mécaniques de l’endoctrinement et le reste) et qui doit se reconstruire dans son deuil, allez-y.
Retrouvez le livre sur le site des éditions Hachette : Le tribut des dieux tome 1 : Octavia.