Le chien qui soignait les enfants ou les chroniques d’une cynothérapeute : le combat d’une psychologue pour faire accepter l’aide d’un chien lors de ses séances avec les enfants, son quotidien, les avantages de l’utilisation du chien et les éléments sur lesquels il faut être attentif.
Le thème
Adeline Vaillant est psychologue dans un hôpital pour enfants et convaincue par la zoothérapie. Elle propose déjà à un groupe d’enfants des séances avec des poneys. Mais un jour elle aide un jeune enfant autiste, Jérémy, terrifié par les chiens. Une peur qui rend difficile les promenades de l’enfant. C’est sa chienne Totem, un golden retriever, qui fera des merveilles. Adeline sent le potentiel d’une telle thérapie. Commence alors son parcours pour convaincre l’hôpital d’accepter Lucky, sa plus jeune chienne.
Adeline Vaillant nous raconte dans “le chien qui soignait les enfants” ses formations, ses rencontres pour se préparer au mieux à la présence d’un chien près des enfants parfois violents pour assurer la sécurité et le bien-être de tous, ses problèmes personnels etc. Lucky devient le chien qui soignait les enfants, une collègue incroyable qui réussit les plus beaux miracles.
Retour de lecture
Les chroniques du “chien qui soignait les enfants” sont enrichissantes et l’écriture d’Adeline Vaillant est très agréable à lire. J’étais déjà convaincue par l’intérêt d’être accompagné d’un chien pour aider les enfants dans la libération de leurs paroles. Un chien ne juge pas, ne touche pas, ne violente pas… Mais j’ai aimé découvrir que sa venue dans un hôpital doit être préparée. Pas pour les raisons d’hygiène, d’allergie ou de personnes à convaincre de l’intérêt de cette pratique (des freins évidents), mais pour que l’expérience soit agréable aussi pour le chien.
Seul petit point noir de tout ça (pour un avis très personnel), c’est les derniers chapitres. Elle nous raconte sa vie personnelle et amoureuse pendant le confinement… un sujet qui m’a nettement moins intéressée.
Le principe de la médiation animale
On parle de zoothérapie ou de cynothérapie mais le terme utilisé est la “médiation animale” : passer par l’animal pour interagir et stimuler des personnes souvent fragiles. Les liens ainsi construits sont bienfaisants pour tous et permettent une approche préventive, éducative ou curative apaisée. La médiation animale s’adresse à tous : personnes âgées, enfants, malades, personne avec un handicap quelconque ou des troubles etc. Dans “le chien qui soignait les enfants”, Adeline fait intervenir Lucky auprès des enfants. Mais elle se forme auprès d’autres professionnels qui s’adressent à d’autres publics.
Adeline Vaillant nous partage dans “le chien qui soignait les enfants” le travail qu’elle a réussi à mener auprès des enfants grâce à la médiation animale et Lucky. Toutes les situations ne sont pas évidentes et il faut parfois protéger le chien en l’éloignant. Mais le bilan est très positif. Irons-nous vers une plus grande médiation animale dans les services à la personne ?
Témoignage d’une soignante
Il ne s’agit pas d’un documentaire sur la médiation animale, ses difficultés, son impact, ses bienfaits etc. même si l’autrice l’évoque. C’est avant tout le témoignage d’une soignante qui se lance dans cette aventure. Elle nous raconte donc les formations qu’elle va faire pour se préparer à la venue de Lucky et pour rassurer ses employeurs ; les différentes rencontres qui vont l’aider à appréhender la médiation et tout ce que cela implique (en plus de lui offrir un réseau) ; et son quotidien de soignante auprès de Lucky.
Mais il y a aussi un côté journal de bord. Car en plus de raconter tout ça, elle aborde sa vie privée : sa vie amoureuse et les difficultés qu’elle rencontre (notamment parce qu’elle doit partager la vie de Lucky et que tout ce combat lui prend beaucoup de temps, ce qui a forcément des conséquences sur sa vie de couple), ses habitudes de balades au bord de mer etc.
Sa vie privée et sa vie professionnelle sont trop liées pour que cela dérange la lecture. Il y a juste la dernière partie quand le covid-19 modifie nos vies. J’ai trouvé qu’à ce moment elle parlait plus d’elle, de son couple séparé par les confinements etc. et pas suffisamment de Lucky et de tout ce que cette pandémie a mis comme frein dans son travail ou les répercutions sur le chien (elle l’évoque, mais il faut attendre de passer le chapitre très personnel. C’est cohérent avec le côté témoignage mais personnellement cette partie m’a parasité le reste. Heureusement, ce n’est qu’un chapitre.)
Le conseil de la bibliothécaire
Un témoignage qui plaira aux amoureux des animaux. Il ne vous donnera pas de pistes pour parler de zoothérapie (si c’est ce sujet qui vous intéresse.) Mais il peut être une piste pour vous renseigner sur la mise en place d’une thérapie avec un animal… Ou juste pour passer un bon moment de lecture.
Certaines écoles adoptent parfois d’ailleurs un chat ou un chien, et cela permet une médiation. Un livre à lire si on souhaite en savoir plus, ou pourquoi pas, si on a envie de se lancer.
Je ne savais pas que certaines écoles pratiquaient la médiation animale, c’est très intéressant. J’ai vu une association qui aidait les enfants dans l’apprentissage de la lecture avec des animaux. L’idée c’est que l’enfant lise au chien. Avec l’animal l’enfant n’a pas l’impression d’être jugé et il prend tellement plaisir à lire à l’animal qu’il aborde la lecture autrement. Je trouve ça fascinant.