Il ne faut jamais prier les dieux qui répondent la nuit. Addie Larue a commis cette erreur. Voici son histoire.
Un grand merci aux éditions Lumen pour l’envoi de ce SP. Il est sorti le 3 juin 2021.
L’histoire
XVIIIe siècle, Adeline (Addie) Larue vit à Villon-Sur-Sarthe avec ses parents. Elle espère devenir comme Estelle qui vit seule mais libre. C’est d’ailleurs elle qui lui apprend à prier les anciens dieux et qui la met en garde contre ceux qui répondent la nuit. Alors Addie prie pour rester libre et éloigner les hommes.
Ses parents ont d’autres projets pour elle. Alors quand la femme d’un homme du village meurt en couches, Adeline voit sa liberté s’envoler. Elle devra l’épouser. Elle prie, et le dieu qui lui répond va accepter sa prière, contre son âme et ses propres règles.
Retour de lecture
Un roman de plus de 500 pages qui se déguste comme une gourmandise et fait passer un bon moment. Elle mélange ici surnaturel, malédiction, histoire et romance.
Une malédiction sur fond historique
Addie Larue va traverser les époques jusqu’à nos jours. A travers elle nous assistons à des événements historiques et des rencontres. Même si ce n’est pas tellement le but de l’histoire. Avec elle nous ne retraçons pas l’Histoire d’événements en événements. Ce serait plutôt comme des témoignages d’une manière de vivre à différentes époques. Elle voyagera de la France à l’Italie, en passant par les Etats-Unis.
Addie a demandé à vivre éternellement, jusqu’à ce qu’elle ne le souhaite plus. A ce moment, elle offrira son âme au dieu. Un jeu s’installe alors entre eux : celui du chat et de la souris.
Autre particularité de sa malédiction ? Elle ne devient pas invisible, mais quiconque détourne les yeux l’oubliera. Chaque jour est un éternel recommencement. Rien ne lui appartient, personne ne se souvient d’elle, elle ne peut laisser aucune trace en ce monde, ne peut ni écrire, ni dire son nom… elle est libérée de tout.
Une alternance passé / présent
C’est ainsi que nous découvrons ses aventures : par une alternance entre les chapitres qui racontent son passé : le pacte, ses voyages, ses rencontres, ses échanges avec le dieu… et les chapitres qui nous dévoilent son présent.
Dans ce présent, elle fait la connaissance d’Henry. Un jeune homme qui ne pourra que la marquer. Je n’en dis pas plus. Il est une anomalie dans tout son parcours.
J’ai bien aimé cette alternance. Elle donne un rythme intéressant à l’histoire. Beaucoup plus que si elle avait été linéaire. Car le passé est surtout une excuse pour nous retracer ses relations avec le dieu qu’elle nomme Luc.
En effet, il y a la malédiction, mais il y a surtout leurs multiples rencontres durant ces trois siècles.
La relation Addie / Luc
C’est ce qui m’a sans doute le plus plu, même si la relation entre Addie et Henry est également sympa (parce que rencontre de deux personnalités…)
Ils jouent à un jeu dangereux. Luc souhaite qu’elle capitule pour récupérer son âme ; elle doit tout faire pour ne pas céder. Même si Luc est aussi vieux que le monde, trois siècles de ce régime a forcément des conséquences. J’ai aimé la direction que leur a fait prendre d’autrice.
Nous ne nous lassons pas de leur jeu. Il en devient même l’intrigue principale. Avec cette question qui ne nous lâche pas : va-t-elle céder ? Quand va-t-il décider de lui donner le coup fatal ?
Le conseil de la bibliothécaire
Il pourra plaire à un public qui aime la fantasy, ou la romance (avec une priorité à la romance surnaturelle.) Il n’est pas assez marqué dans ces genres pour fermer ses portes à un public éloigné. Il ne conviendra peut-être pas à tous mais son potentiel lectorat est vaste.
Les éditions Lumen n’ayant pas de site, voici un lien vers le book trailer du livre : La vie invisible d’Addie Larue