La forêt en Suède brûle, résultat du réchauffement climatique. Et lorsque la catastrophe vous frappe, comment réagissez-vous ? Serez-vous un héros ou un lâche ? Que serez-vous prêt à faire pour vous sauver ou sauver vos proches ?
Et vous lecteurs, votre regard changera-t-il sur la catastrophe écologique qu’on nous annonce ? Roman de la rentrée littéraire à retrouver en librairie depuis le 24 août 2022. #Rentréelittéraire
L’histoire
Dans “et la forêt brûlera sous nos pas” nous suivons quatre personnages avec comme seul point de départ : un énorme incendie qui ravage la forêt en Suède et pousse toute une population à fuir. Nous commençons avec Didrik, père de famille qui fuit les incendies, persuadé de faire tout ce qu’il faut pour sa famille ; Melissa, une jeune influenceuse, bien loin de l’incendie mais qui vivra les émeutes à Stockholm ; André, fils d’un célèbre tennisman, en mer avec son père quand tout éclate et qui révèlera une personnalité cachée en lui face à la catastrophe ; et Vilja, la fille de Didrik, qui fera pour se sentir utile et oublier sa culpabilité.
Retour de lecture
Un livre très actuel qui parle d’une catastrophe plausible avec des réactions de personnages criantes de vérité. Ce qui en fait un livre à la fois fort et déroutant. Etant un livre chorale, l’auteur nous offre plusieurs profils de personnage (et on peut accrocher plus ou moins avec eux.) De mon côté j’ai trouvé ce livre très intéressant dans le discours qu’il propose et les thématiques abordées à travers la réaction ou la non réaction des gens et leurs actions.
J’ai bien accroché aux personnages de Didrik et Vilja. Qu’ils commencent et terminent l’histoire m’a fait débuter et finir cette histoire sur de bonnes notes. “Et la forêt brûlera sous nos pas” vous touchera forcément et ne vous laissera pas indifférents.
Des thématiques intéressantes
Le fait qu’il soit vendu comme étant “le grand roman du changement climatique” a déçu certains lecteurs. “Et la forêt brûlera sous nos pas” n’est peut-être pas “le grand roman du changement climatique” mais il aborde des thématiques intéressantes. La forêt brûle et les gens sont évacués. Chacun aura des réactions différentes : ne pas s’inquiéter et partir trop tard, voler, en profiter pour mourir, affronter le danger pour sauver d’autres personnes etc. Ce sont des réactions humaines que nous dévoilent le roman.
Peut-on voir derrière tout ça une critique de la société Suédoise ? Plusieurs fois l’auteur insiste sur le fait que ce comportement est étonnant de la part d’un Suédois. Comme si on les voyait trop souvent comme des gens parfaits et une société à suivre… mais que face à la catastrophe tout cela n’avait plus de sens. Je vais peut-être loin dans l’analyse mais il le répète vraiment souvent dans “et la forêt brûlera sous nos pas”.
Il évoque le problème du réchauffement climatique (à travers cette forêt qui brûle) et ses conséquences car cela a généré des mouvements de population et des réfugiés climatiques dont personne ne veut alors qu’ils sont tous Suédois (racisme et rejet). Il parle aussi du scepticisme de certains face au réchauffement car même avec cet incendie certains doutent encore. Et intègre dans son intrigue des manifestations (au début pour une bonne cause mais qui débordent dans une manifestation de violence.)
Quelques mots sur les personnages
Comme je l’expliquais nous suivons quatre personnages dans cette catastrophe. Chacun est lié à l’autre. Nous débutons avec Didrik, un père de famille qui cherche l’admiration dans le regard de sa femme. Ses choix semblent plus dictés par l’envie d’être un héros pour les siens que par le bon sens. Il fait donc de très mauvais choix et ne comprend pas quand on les lui reproche. Pour lui, ces reproches sont injustes. Il nous parle de sa liaison avec une femme plus jeune et son regret d’avoir dû tout arrêter avec elle. Un homme typique qui passe la quarantaine et qui cherche à retrouver une forme de “masculinité”.
Cette jeune femme s’appelle Melissa et elle est influenceuse. Elle m’a quelque peu agacée mais c’est sans doute voulu par l’auteur. La seule chose qui m’a intéressé avec ce personnage c’est qu’elle est témoin des événements dans la capitale. Suite aux incendies, la population réclame des actions pour sauver la planète et ça dégénère en violence. Elle observe ça de loin, de façon détachée… je vous laisse découvrir. Mais elle quitte peu son appartement gentiment prêté.
Ce propriétaire qui prête est une ancienne star du tennis. Là nous suivons l’histoire à travers les yeux de son fils, en surpoids et privé de l’amour paternel. Fils à papa il vit très mal sa situation. Il aurait dû être touchant car il est clairement malheureux avec un père qui le rabaisse sans cesse. Il n’a personne pour lui apporter de l’affection car sa mère est décédée. Mais rien n’excuse les choix qu’il fera et il est sans doute le personnage que j’ai le plus détesté (et il fallait rivaliser avec Melissa.) Je n’ai pas vraiment apprécié son chapitre.
Et enfin, sans doute le meilleur personnage de ce roman pour moi : Vilja. Elle va faire aussi de mauvais choix mais ses intentions ne sont pas égoïstes contrairement aux autres personnages de “et la forêt brûlera sous nos pas.”
Le conseil de la bibliothécaire
Je ne sais pas à qui conseiller “et la forêt brûlera sous nos pas” spécifiquement. Par contre je ne le conseillerai pas à quelqu’un qui souhaite un livre léger pour se détendre ou un roman court. Il fait plus de 500 pages d’émotions fortes, de découvertes de l’humain face à la catastrophe et au malheur, et de réactions plus ou moins morales. Peut-être pour les lecteurs amateurs de roman chorale, ceux qui aiment se plonger dans les méandres de l’esprit ? Je peux vous conseiller : nous vivions dans un pays d’été qui met aussi en scène des personnages face à une catastrophe écologique.
Je ne connaissais pas du tout ce titre, et il a l’air intéressant en proposant des réactions et des points de vue totalement différents.
Je l’ai trouvé intéressant pour cet aspect. Un parti pris qui peut dérouter toutefois (les avis sont plutôt mitigés sur Babelio pour le moment.)