“April et le dernier ours” nous offre une ode à la nature et un appel au secours pour la planète et ses habitants à travers une histoire d’amitié incroyable entre une petite fille et un ours.
Un grand merci aux éditions Seuil jeunesse pour l’envoi de ce roman en SP. Vous pouvez le retrouver en librairie depuis le 7 janvier 2022.
L’histoire
April a un contact facile avec les animaux, bien plus qu’avec les humains. Un don qui lui vient sans doute de sa situation de famille. Car April vit seule avec son père, météorologue, plongé en permanence dans ses travaux et dans son chagrin depuis la mort de sa femme. Livrée à elle-même, elle créé des liens avec les renards du jardin et les autres animaux. Elle est donc heureuse lorsque son père lui annonce qu’ils devront passer 6 mois sur une île près de la Norvège.
Une très belle occasion pour April de passer du temps avec son père… ou pas car il est très occupé. La petite fille continue de passer son temps seule sur cette île baptisée “l’île aux ours”. Un bien triste nom car plus aucun ours ne vit sur cette île. Et s’il en restait au moins un ?
Retour de lecture
J’ai été touchée par ce personnage principal qui accepte sa solitude mais subi l’éloignement de son père. Quand elle rencontre l’ours, elle peut partager cette sensation avec lui car tous deux sont éloignés des leurs. Car même si, contrairement à ours, elle n’est pas éloignée physiquement des siens, elle est tout aussi seule. Elle recherche l’attention et la tendresse d’un père sourd à ses tentatives. Puis c’est la colère qui grimpe face aux conséquences du réchauffement climatique et de la brutalité des hommes sur la faune et la flore.
Un huis-clos pour parler du réchauffement climatique
Certes, April et son père ne sont pas sur l’île tout au long de l’œuvre, mais le sont suffisamment pour que je me permette de parler de huis-clos. Et ce sont ces mois passés sur l’île, proche du cercle polaire, à constater en direct la fonte des glaces et leurs conséquences sur les ours qui marquent la petite fille. Ce ne sont plus des notions qu’elle entend, elle peut les vérifier et mieux se rendre compte de l’impact.
Par exemple, il n’y a plus d’ours sur l’île car les hommes les ont chassés. A cela se rajoute la fonte des glaces qui les empêche de revenir. Leur territoire et leur capacité de nourriture diminuent. C’est tout cela qui indigne April. Sa colère grandit au fur et à mesure de l’histoire, elle n’a pas de volonté militante dès le début. J’ai beaucoup aimé cette progression du personnage.
Une amitié hors norme
L’autrice reconnaît avoir déformé la réalité pour son histoire. Parce que dans la réalité April se serait sans doute faite manger par l’ours (surtout qu’il était affamé.) C’est un détail qui ne gêne en rien la lecture. J’en parle car l’autrice l’évoque à la fin de son ouvrage quand elle explique ce qu’elle a voulu faire avec cette histoire.
Leur histoire d’amitié est vraiment touchante. Ours est affamé et blessé par du plastique lorsqu’April le trouve. Elle lui sauve la vie et il le lui rend bien. Dans le dos de son père, la petite fille noue une amitié solide avec l’ours. Il fallait sans doute que ce lien soit fort pour que le discours de fond soit plus percutant.
De sublimes illustrations
Il n’y en a certes pas beaucoup, mais elles sont magnifiques. Je voulais évoquer, même dans une seule phrase ou un court paragraphe, le travail de Levi Pinfold. Je vous partage un exemple :
Le conseil de la bibliothécaire
Si vous aimez ce genre d’histoires, d’une amitié exceptionnelle entre un enfant et un animal sauvage sous fond de questions écologiques, je vous conseille “Irineï et le grand esprit du mammouth” de Val Reiyel en deux tomes. Ce livre m’a énormément fait penser à ces deux tomes. A partir de 10 ans.
Retrouvez le livre sur le site des éditions Seuil jeunesse : April et le dernier ours.
L’histoire me plaît et l’illustration que tu nous montres est magnifique, j’aime beaucoup. J’essaierai de le feuilleter en librairie ou à la médiathèque. Merci pour cette présentation.
Les illustrations sont magnifiques. J’aurai aimé pouvoir inviter l’artiste mais… un peu compliqué ^^. Merci pour ton retour.