Apitoxine

Apitoxine

L’apitoxine est l’autre nom du venin d’abeille. Et le venin peut prendre plusieurs formes, c’est ce que nous dévoile ce roman adolescent. Une jeune citadine fuit Paris pour la campagne afin de se ressourcer et oublier ses problèmes. Mais elle va découvrir un autre monde, moins idyllique que celui qu’elle pensait.

Un grand merci aux éditions Thierry Magnier pour l’envoi de ce roman en avant-première. Vous pourrez le retrouver en librairie dès demain (29 mars 2023.)

L’histoire

Gwendoline a demandé à fuir Paris pour les vacances d’été (le premier été après le Confinement.) Les choses se sont mal passées avec ses camarades et sa vie de famille devient dure à gérer : un lien de plus en plus distendu avec son frère et son père, et sa mère qui surveille ce qu’elle mange et lui rappelle sans cesse qu’elle est trop grosse. Elle aurait aimé rejoindre sa soeur aînée qu’elle n’a jamais vu à l’étranger mais c’est chez ses grands-parents qu’elle se retrouve. Ils vivent en pleine campagne et elle ne les a pas vus depuis longtemps.

Elle laisse son téléphone derrière elle et rejoint ses grands-parents. Là-bas, elle rencontre sa cousine. Ensemble, elles vont trouver un téléphone portable qui laisse entendre qu’un meurtre aurait été commis en 2003. Elles décident d’enquêter. Au passage, Gwendoline va découvrir la vie à la campagne et ses règles.


Retour de lecture

J’ai été séduite par le résumé de “apitoxine” et notamment cette partie : “Une enquête prenante qui dresse un portrait complexe de la campagne et de ses habitants, et qui amène les deux cousines à découvrir un secret de famille dont le venin continue de couler dans leurs veines.” L’enquête n’a pas été aussi prenante que je le pensais (du moins pour moi) mais la partie sur le portrait complexe et le secret de famille est, pour moi, l’énorme point fort de ce roman. Certaines scènes m’ont profondément marquée…

Urbain VS rural ?

L’autrice aurait pu comparer ces deux mondes avec l’aide des cousines : l’une a toujours vécu sur Paris, l’autre a toujours vécu ici dans sa vallée. Voire apporter un certain jugement avec cette idée que les habitants d’ici ont encore un fonctionnement un peu à l’ancienne. C’est cette manière de montrer les choses qui m’a beaucoup plu.

Elle ne tombe pas dans cette comparaison froide mais montre pourtant bien ces deux mondes qui se confrontent, sans jugement de sa part (le jugement vient avant tout des personnages et de leur propre regard.) Gwendoline, parisienne, ne comprend pas pourquoi sa cousine ne semble pas apprécier sa vie ici alors que c’est tranquille, proche de la nature et rassurant car tout le monde connaît tout le monde. Mais petit à petit elle voit ce que cela implique et les mauvais côtés.

Car les grands espaces ne sont pas forcément synonyme de liberté. Et certaines choses nous paraissent allant de soi mais ne sont pas forcément aussi évidentes pour tous. C’est la vérité que nous découvrons avec le comportement, par exemple, de son grand-père. Gwendoline s’agace qu’il ne se lève jamais et ne participe à aucune tache. Pire, il sait affirmer son autorité quand il estime être nécessaire. Et l’un des personnages est jugé pour sa différence car il n’est ni garçon, ni fille, et asexuel.le.

Un secret ancien

Tout part de là avec la découverte d’un ancien téléphone. A l’intérieur les cousines lisent des échanges de SMS qui laissent entendre qu’il y aurait eu un meurtre. Elles décident d’enquêter ensemble. Une occasion originale pour le lecteur de découvrir le fonctionnement de cette communauté. Car, pour en apprendre plus, les deux cousines interrogent, soulèvent le passé et dérangent parfois.

Une occasion de découvrir tout ce monde à travers les personnages qui y vivent. J’ai été bien plus touchée par tous ces personnages que par l’enquête. Pour moi elle n’est qu’un prétexte pour dire autre chose.

Le conseil de la bibliothécaire

Apitoxine s’adresse aux grands adolescents (après 15 ans.) Un livre intéressant qui aborde les complexes, les différences, l’envie de fuir son environnement immédiat, les relations complexes dans une famille etc. Une quête initiatique qui fera sans doute écho aux questions des adolescents. “Apitoxone” a eu un petit quelque chose qui m’a fait penser à “le cœur des louves” de Stéphane Servant (que j’ai chroniqué sur l’ancien blog.)

Retrouvez le roman sur le site des éditions Thierry Magnier (il n’y a pas d’URL pour le roman, ce lien vous amène vers les romans ados de l’éditeur) : Apitoxine.

4 Réponses à “Apitoxine”

  1. Le sujet est en effet fort intéressant et si c’est traité sans porter de jugement sur un des deux milieux de vie c’est encore plus fin de la part de l’auteur. Donc l’enquête est secondaire, ce qui compte ce sont les personnages, les liens familiaux et les secrets qui vont avec et leur façon de vivre. Merci de nous en parler

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