Collaboration horizontale

Collaboration horizontale

“Collaboration horizontale”, c’est ainsi qu’on appelle cette période de l’histoire où des femmes françaises entretenaient des relations amoureuses avec les soldats allemands sous l’Occupation. Quid de l’amour ?

L’histoire

En 1942, Rose vit dans un Paris occupé par l’armée allemande. Les juifs sont recherchés. Rose espère protéger son amie Sarah des rafles. C’est alors qu’elle fait la rencontre du soldat en charge de retrouver Sarah. Ce sera le coup de foudre. Mark et Sarah s’aiment à une période où cet amour est interdit.

Retour de lecture

Le texte et les illustrations nous entraînent à merveille dans cette période et cette histoire. Je l’ai trouvé touchante. En fin d’ouvrage vous trouverez une lettre. Elle est d’une importance capitale dans l’histoire. Surtout, ne la lisez pas avant, vous perdrez un effet de surprise qui renforce l’intérêt de cette BD.

L’histoire d’un amour

Tout commence par une histoire racontée. Virginie a une relation compliquée avec un homme et elle en souffre. Elle en parle à sa grand-mère Rose. Elle est persuadée qu’elle n’a pas connu ça, n’est pas tombée amoureuse et que les choses étaient plus simples avant, quand on se mariait pour la vie. Sarah la détrompe car “il y a très longtemps, je suis “tombée” très fort…”

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(page 3)

C’est alors que nous plongeons dans le passé pour en savoir plus sur cette révélation. Rose était mariée à un homme violent qu’elle n’aimait pas et avec lequel elle a eu un enfant. Parti à la guerre, il a été fait prisonnier. Alors que d’autres femmes espéraient voir revenir leurs hommes, Rose souhaitait tout le contraire.

Avec Mark, elle vit enfin une véritable histoire d’amour. Nous la voyons se construire tout du long de la BD jusqu’à… la fin.

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(page 5)

L’histoire d’un immeuble

En plus de l’histoire de Sarah, nous découvrons également celles de ses voisins. A travers ces petites histoires, la BD nous dévoile plusieurs portraits, notamment de femmes.

Il y a la concierge, Andrée, et son mari aveugle, Camille, qui ne voit pas mais entend tout et comprend plus de choses qu’il n’y paraît. Leur fils est à la guerre et leur fille leur cause du soucis à s’habiller comme un homme. Sa mère aimerait qu’elle devienne une femme respectable et trouve un bon mari. Mais sa fille, Simone, est une artiste et elle aime les femmes.

Il y a Joséphine, une très belle femme qui chante dans un cabaret et vend son corps pour survivre. Pour les autres, elle travaille dans un théâtre. C’est un personnage que le récit et le dessin rendent touchant. Nous la voyons sourire devant les autres et pleurer quand elle est seule. Elle ne supporte pas sa situation.

Il y a Madame Flament, toujours habillée de noire. Dès qu’on la voit, elle est en train de ronchonner. Elle nous paraît méchante et acariâtre, mais peut-être que les apparences sont trompeuses. C’est un personnage qu’il faut creuser un peu.

Il y a Judith, l’amie de Rose enceinte et pleine de bleus, et son mari Léon, le meilleur ami du mari de Rose. Il est une sorte de planqué tout aussi violent que son meilleur ami. Il a reçu pour consigne de surveiller Rose et de la protéger (ou l’empêcher de vivre un peu trop.) Il est tout le temps en train de la surveiller et rend sa femme malheureuse.

Et il y a Sarah, mère juive qui se cache chez Rose avec son fils. Elle vit dans la peur d’être découverte.

La puissance des illustrations

Carole Maurel est une illustratrice incroyable. Elle réussit à nous partager de multiples sentiments à travers son dessin. Il y a quelques planches qui sont d’une grande puissance émotionnelle alors qu’elles ne sont pas accompagnées de textes. Je ne vous mets pas les illustrations car ces passages se déroulent sur plusieurs pages.

Amour ou collaboration horizontale ?

C’est ainsi qu’on qualifie leur amour et Rose risque d’en payer le prix. S’il n’avait pas été allemand, si elle n’avait pas été française, si la guerre n’avait pas eu lieu… ils ne se seraient peut-être jamais rencontrés, ou alors ils auraient pu s’aimer.

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(pages 20-21)

Le conseil de la bibliothécaire

Une BD qui réussit en quelques pages à nous révéler cette période : l’amour interdit appelé “collaboration horizontale”, la condition des femmes à cette période, les rafles et les quelques français qui protégeaient des juifs, les délations, les garçonnes, la tension… Des illustrations magnifiques et une histoire qui vous donnera un uppercut.

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